Le chef du gouvernement gabonais, Rose- Christiane Ossouka Raponda, communiquait le 16 octobre dernier sur les nouvelles mesures adoptées par les autorités gabonaises dans le cadre de la riposte contre le Covid-19. A cette occasion, le Premier- ministre qui évoquait les allègements intervenus dans lesdites mesures ne manquait pas de souligner celles en rapport avec la réouverture des lieux de culte fermés depuis plusieurs mois non sans susciter l’indignation des « hommes de Dieu » et des fidèles.
Il faut dire que la décision du gouvernement d’autoriser la réouverture, le 30 octobre des lieux de culte ne s’est pas faite sans rebondissements. En effet, il a fallu passer par plusieurs rounds d’échanges entre autorités gouvernementales et hommes d’église et attendre que des signaux annonçant la maîtrise, si maîtrise il y a réellement, de la pandémie soient perceptibles pour que l’équipe Ossouka Raponda décide de lâcher du leste. On se souvient encore des réclamations continuelles des leaders religieux soutenus par les fidèles se plaignant de rompre avec leurs habitudes qui ont failli par moments tourné à l’affrontement
entre les politiques et les religieux. Monseigneur Patrick Ibaba, archevêque de Libreville conviait par exemple sans autorisation, les communautés catholiques à se rendre à l’église le 25 octobre, très certainement las d’attendre que sa requête ne soit pas prise en compte par le gouvernement qui opposait une fin de non- recevoir.
Constatant qu’une telle attitude pouvait conduire à l’affrontement au moment où les autorités gabonaises en tête desquelles le chef de l’État Ali Bongo Ondimba prônent l’apaisement sur le front social pour se consacrer essentiellement à juguler, sinon prévenir contre le Coronavirus et ses effets dévastateurs, le gouvernement qui s’est montré réceptif a par son chef, annoncé pour le 30 octobre la réouverture des lieux de culte en rappelant cependant les mesures à faire respecter pour garantir aux pratiquants la sécurité sanitaire qu’ils méritent. Ainsi, avait- il précisé que seulement 30 personnes étaient autorisées à prendre part à un culte et que celles- ci étaient soumises à la présentation d’un test Covid-19 négatif tous les 14 jours, moyennant une somme de 5000 francs CFA et au paiement de la dîme et des offrandes par Airtel Money ou Mobicash. L’imposition des mains aux malades,
elle, est interdite, de même que l’eucharistie et la sainte scène pendant le culte.
Inutile de dire que ces exigences ont provoqué des grincements de dents chez les leaders religieux qui les ont jugées discriminatoires par rapport à celles imposées aux secteurs du transport, de la restauration et du commerce. Ce qui les a poussé à tenter de braver l’autorité en s’arc- boutant sur leur idée de faire reprendre les cultes le 25 octobre. Laissant présager, de l’avis de certains observateurs avertis, un bras de fer gouvernement- autorités religieuses qui n’augure pas de lendemains enchanteurs dans les relations que devraient entretenir ces deux pouvoirs qui ont tout intérêt à coopérer dans le but de favoriser la
cohésion sociale.
A titre de rappel, le Gabon, comme bien d’autres pays, avait décidé d’adopter des mesures restrictives dont celle concernant la fermeture des lieux de culte, pour prévenir contre le Covid-19 après avoir détecté son premier cas en mars dernier et décidé de protéger les populations contre l’ennemi invisible. Prenant la mesure de la chose, le gouvernement gabonais avait crée le Copil, organisme chargé de traiter de toutes les questions en rapport avec la pandémie.
Herman’n Malaga