L’élection d’Eugène MBA ce 29 décembre 2020 à la tête de l’hôtel de ville de Libreville ne peut pas être identifié à un long fleuve tranquille.
L’édile qui vient d’être plébiscité par une écrasante majorité de conseillers municipaux (145 voix sur 147 votants) le sait en tant qu’homme du sérail (il occupait jusqu’à son élection le poste de 5eme Maire adjoint de la capitale gabonaise).
Il devra cependant comme le recommandait Omar Bongo Ondimba à son ancien Premier-ministre Casimir Oyé MBA, veiller à garder sur sa tête, un sac de glaçons pour ne pas qu’il succombe aux tracasseries quotidiennes.
Les populations de Libreville qui en avaient marre de vivre la période intérimaire, alors qu’elles n’ont pas fini d’attendre les mutations toujours promises, donnent déjà l’impression de ne pas vouloir lui accorder de période de grâce. Ce pourquoi Eugène MBA devrait comprendre qu’il y a urgence à agir dans la mesure de ses moyens. Interpellation est faite à tous ses collaborateurs pour qu’ils se serrent les coudes et travaillent harmonieusement à la satisfaction des attentes des Librevillois.
Cela est certes possible à condition que chacun y mette réellement du sien et que le nouveau Maire fasse preuve de bravoure et de conscience citoyenne tout en sachant qu’à chaque jour suffira sa peine. Nous ne doutons pas de sa volonté d’affronter les différents obstacles qui se présenteront sur son chemin, pourvu qu’il s’arme d’une âme de gagneur et qu’il sache qu’au-delà de la présentation de sa feuille de route le 4 janvier prochain, il devra réaliser l’importance de passer aux actes dans des délais raisonnables.
Car, comme le maçon, il est attendu au pied du mur. Il y’a en effet un besoin de renouer avec les populations en grande partie lassées de voir Libreville se transformer en ville-poubelle avec tout ce que cela comporte de conséquence sur leur vie. Être soumise à l’inexistence d’électricité la nuit sur de nombreuses artères pourtant abondamment et régulièrement fréquentées, ou encore être le théâtre d’un spectacle ahurissant de marchés anarchiques qui viennent tristement se greffer aux difficultés de transport parfois inhérents aux prix non justifiés et contrôlés de la course.
Comme on peut le percevoir à travers ce tableau non-exhaustif, la tâche qui attend Eugène MBA n’est pas de tout repos.
Jéremie-Gustave NZAMBA.