Comme chaque année, à la date du 11 février, les habitants de la planète Terre observent l’une des recommandations du « pape pélerin », Jean-Paul II, qui de l’avis populaire avait brisé le sacro-saint principe du « qui veut voir le pape va à Rome », portant sur la solidarité à l’endroit des personnes souffrantes qu’on appelle de façon générique « les malades ».
Il ne faut pas être psychologue, mais simplement animé d’un sentiment à la fois humain et altruiste, pour imaginer ce que lesdites personnes ressentent au plus profond d’elles. Il n’y a qu’à croiser leur regard, lorsqu’elles sont encore assez conscientes, pour comprendre qu’elles désirent au-delà d’être aidées, recouvrer la santé, comme quoi » la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie ». Et pourtant, cette journée semble être passée sous silence dans plusieurs foyers et sous plusieurs cieux, dire que chaque famille que compte le monde enregistre des cas de maladies.
L’une des explications à ce « rejet » qui peut parfois s’apparenter à un oubli est l’éloignement de l’idéal communautaire au profil de l’individualisme chez les Africains où ce modèle sociétal d’emprunt entre autres exigé par la mutation d’une société traditionnelle à cheval sur certaines valeurs, à une société hybride, n’en déplaise, est plus que jamais d’actualité. De nombreux parents ou proches ne daignent plus vouloir assister « leurs malades » par honte ou de peur d’être contaminés.
« Tu quoque me …! »
Il nous arrive par moments d’être surpris par l’attitude de certains qui, à notre retour de l’hôpital, viennent sans remord nous demander comment va X ou Y dont ils ne sont pas allés depuis s’enquérir de l’état de santé. Par politesse, mais avec des pincements au cœur, nous répondons à leurs questions pour aller plus loin dans le secret de nos maisons, écraser quelques larmes à l’idée que la société, notre société, est inexorablement en train de nous échapper sous les pieds. D’où ce souvenir hérité de la sagesse populaire africaine : « le bébé prend même le sein galeux de sa mère ». Une litote qui mérité d’être abondamment commentée, car pouvant être polysémique pour qui réalise que nos sages parlaient en paraboles. N’est-ce pas à eux que nous devons aussi cet autre propos : « la parole du bègue, si vous n’arrivez pas à la saisir au commencement, ne vous lassez pas de la suivre, car il arrive qu’à la fin, vous en saisissiez la portée » ?
Chez les peuples Punu du Gabon, non pas que ce ne soit pas le cas chez les autres vu qu’ils partagent avec celui-ci leur bantouïté, on aurait en coeur réagit pour clore le débat : « buku buku vèlè ! ».
A suivre…
Jérémie-Gustave Nzamba