En conférence vendredi 12 février dernier, une équipe du gouvernement Ossouka Raponda à la tête de laquelle se trouvait le Premier-ministre, elle-même, a, suite aux recommandations du président de la République Ali Bongo Ondimba, rendu publiques des dispositions entrées en vigueur le lendemain, c’est-à-dire samedi 13 février. Aux premiers jours de l’effectivité du couvre-feu, qu’en est-il de l’adhésion des populations aux mesures édictées par les autorités ?
C’est à cette question qu’ont voulu répondre en faisant le saint-Thomas, les ministres de la Défense nationale, Michaël Moussa Adamo, et de la Santé, Dr Guy-Patrick Obiang Ndong, le week-end écoulé. Les deux membres du gouvernement qui avaient l’appréhension que les mauvaises habitudes ont la vie longue, ont de façon inoppinée, organisé une descente dans certains lieux sensés en temps normal accueillir beaucoup de monde et donc être propices à l’établissement d’une promiscuité et d’un non-respect des gestes barrières pourtant exigés à tous pour peu que l’on fasse preuve de bon sens. Quelle n’a pas été leur surprise de constater que si dans une infime partie des marchés, restaurants et lieux de culte visités, les mesures sont observées avec la plus grande rigueur, dans beaucoup d’autres hélas, certaines pesanteurs essentiellement liées à l’éducation et à la hantise des lendemains pour les petit porte-feuilles pas assurés de bénéficier d’un accompagnement, persistent au point de heurter la sensibilité des autorités visiblement remontées. Ce qui trouve en partie son explication dans une certaine organisation de l’Etat dont la faiblesse est ici soulevée par la survenue du Covid-19.
Pas inutile de s’interroger !
n effet, qui sont tous ces commerçants surpris en train d’enfreindre les mesures gouvernementales ? Qui sont ces hommes de Dieu qui autorisent lors d’un culte la présence de plus de 30 personnes dans leurs églises ? Qui sont ces commerçants vendant la fripperie qui jusqu’aujourd’hui, ne sont pas au courant des décisions prises au sujet de l’exercice de cette activité pour un temps ? Qui sont ces restaurateurs qui font fi des règles d’hygiène les plus élémentaires ? Il serait intéressant d’y répondre avant que de poser la question du pourquoi d’une telle attitude. Pourrait par la suite suivre une réplique logique, non pas que celle vers laquelle s’acheminent les autorités ne le soit pas, mais parce que l’informel qui rend toute opération de vérification compliquée, pour ne nous appésantir que sur ce cas patent, est vécu comme un boulet et demande de ce fait d’être régulé. On en parle d’ailleurs depuis longtemps. Aujourd’hui plus qu’hier, cela devait s’imposer étant donné la fameuse formule « à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ».
Nul n’ignore que devant l’officialisation d’une deuxième vague et la hantise des différents variants sud-africain, britannique et brésilien, les vols n’étant pas totalement interdits, une sorte de peur panique commence à s’emparer des populations dans leur ensemble, même si une bonne frange la masque volontairement. Comment ne pas être effrayé devant le bilan de plus de 73 décès déjà enregistrés à cause du Covid-19 ? Heureusement, relativisons, que le couvre-feu qui est quant à lui observé de manière générale de 18 heures la veille à 5 heures le lendemain, vient apporter une note d’espoir à ce tableau qui n’aurait été peint qu’avec de la couleur noire.
Jérémie-Gustave Nzamba