Quand un de nos confrères nous sert, comme complice, les arguments du chargé de la Communication du Conseil national de la Démocratie (CND), Martin Boundzaga, interviewé sur ses colonnes, il nous laisse penser que la République en est encore à s’accommoder de querelles de clocher.
Il est en effet inadmissible que ce soit près d’une trentaine d’années après les conclusions des accords de Paris, comme si ramer à contre-courant de l’histoire devenait curieusement, l’apanage de certains compatriotes, que ces derniers se surprennent du rôle et des missions des institutions que lesdits accords ont engendrées dans le paysage politique gabonais. Le Conseil national de la Démocratie est une institution qui, comme bien d’autres, nous pensons par exemple au Conseil économique social et environnemental (CESE), doit en réalité donner des avis et non des décisions. Ce qui nous conduit nous interroger lorsqu’en son sein, l’on en est à se demander si en ayant mis le CND en place, le gouvernement ne devait pas par la suite se déjuger. Un peu comme si les missions dévolues à cette institution qui sont celles de veiller à l’encadrement de la Démocratie en réglant par exemple les différends entre partis politiques, et veiller au bon déroulement de la morale et de l’éthique pendant les élections, étaient à comparer avec celles d’autres institutions que sont par exemple la Cour constitutionnelle, le Conseil gabonais des élections (CGE), l’Assemblée nationale ou le Sénat.
D’où vient alors la question de savoir si le CND n’est plus utile quand on sait le crédit qu’accordent les plus hautes autorités du pays à tous les organes administratifs et politiques susceptibles de contribuer à la pérennité d’un climat d’apaisement sur l’ensemble du territoire national. D’où peut, pris sous un tel angle, provenir l’idée selon laquelle il a été une seule fois empêché au CND d’accomplir ses missions ? Peut-être, veut-il s’adjuger de supplémentaires. Mais, il faut dans ce cas qu’il l’affirme par les voies autorisées. Car il semble aberrant que l’institution présidée par Maître Séraphin Ndaot Rembogo en soit à ne pas comprendre ou à feindre de ne pas comprendre pourquoi elle n’a pas été invitée, mieux associée, au débat sur la dernière révision de la Constitution. En dehors du fait que le problème est posé après-coup, le CND veut-il déduire qu’il y a des manquements criards dans la manière dont les textes sont interprétés par le gouvernement ?
JGN