Le dernier mouvement qualifié de « mouvement des casseroles » initié par certains citoyens pour, disent-ils, manifester leur mécontentement devant les nouvelles mesures adoptées par le Gouvernement en vue de freiner la propagation vertigineuse du Covid-19, a interpellé les autorités gabonaises qui ont tenu à être représentées à un haut niveau, jugeant la gravité et la sensibilité du moment, dans les villes épicentres des manifestations.
Ainsi, a-t-on vu Michaël Moussa Adamo, ministre de la Défense nationale, et Lambert-Noël Matha, son collègue de l’Intérieur, aller s’enquérir sur place de la situation à Franceville, Moanda et Port-Gentil où ils ont été au contact des forces de sécurité et de défense pour les rassurer que l’Etat est et restera toujours à leurs côtés, mais que cette garantie ne devrait pas donner lieu à des bavures du genre de quelques-unes, raconte-t-on, vrai ou faux, c’est un autre débat, observées pendant les opérations menées pour faire cesser la barbarie populaire dans ces différentes villes, venues tristement s’ajouter à celle de Libreville, la capitale, il y a quelques lunes. La sincérité et le patriotisme des deux membres du Gouvernement dont le ton était particulièrement grave, se lisaient sur leur visage en même temps qu’ils se traduisaient dans leurs propos, surtout lorsque, reconnaissant les difficultés auxquelles font quotidiennement face les différentes forces sous leur responsabilité, ils leur recommandaient de veiller au strict respect de leurs missions visant entre autres à neutraliser les délinquants et fauteurs de troubles pour les mettre à la disposition des autorités judiciaires, au lieu de se faire justice de manière disproportionnée parfois.
La sortie de Michaël Moussa Adamo et de Lambert-Noël Matha devrait revêtir une signification toute particulière car elle intervient quelques temps seulement après que le président de la République Ali Bongo Ondimba ait lancé solennellement en direction de ses compatriotes, un énième appel au ressaisissement, à l’unité et à la responsabilité, les invitant en quelque sorte à aider les autorités à les aider en se focalisant essentiellement sur l’application des mesures de prévention contre le Covid-19 et cherchant à régler les différents sociaux, si différents sociaux il y a, par d’autres voies que celle conduisant aux attroupements de plusieurs dizaines de personnes, sachant que le maximum admis est de 30. C’est donc à une œuvre pédagogique venant renforcer les innombrables campagnes de sensibilisation gouvernementales, que se sont une nouvelle fois livrées les deux personnalités qui semblent déjà avoir été comprises par les populations des villes visitées à en juger par l’accalmie aujourd’hui observée à laquelle le vacarme des derniers jours a bienheureusement cédé la place.
En décidant de mobiliser les chefs des départements de la Défense et de l’Intérieur dans les villes- théâtres de manifestations en rapport avec le mouvement dit des casseroles, le Gouvernement a voulu envoyé un signal fort en direction de tous les acteurs sociaux et citoyens pour qu’ils comprennent l’utilité du vivre ensemble dans un climat apaisé susceptible d’amener les uns et les autres se comprendre et l’Etat réfléchir plus sereinement au règlement des problèmes sociaux. Après tout, il serait difficile, voire très difficile à Ali Bongo Ondimba de se déjuger, lui, dont le slogan le plus cher est: « Je ne serais heureux que lorsque chaque Gabonais sera heureux »
JGN