Toute médaille comporte deux facettes que l’on désigne par « pile ou face ». La vision manichéenne qu’ont nombre de nos hommes politiques de l’opposition fait qu’ils croient que tout ce qui provient d’eux est bon, à-contrario ce qui émane du parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG) est mauvais, sinon pire. Oubliant que l’activité politique qui se veut un réajustement permanent est une succession de bon et de moins bon. Pourquoi alors cette guerre fratricide au sein de l’Union nationale (UN) pour la succession à la présidence de Zacharie Myboto entre Ngondjout et Missambo ?
C’est à un jeu
» insurrectionnel » que se livreraient aujourd’hui les deux candidats déclarés à la succession de l’ancien président de l’Union nationale, Zacharie Myboto, qui a, suivant les préceptes du général de Gaulle, choisi de « quitter les choses avant qu’elles ne le quittent » en décidant de démissionner de la présidence de l’UN. Et voici que les ambitions des uns et des autres se sont clairement affichées, donnant à voir un spectacle à la limite insipide à l’opposé de la plupart auxquels l’on assiste cependant au sein de la formation politique qu’ils passent le plus clair du temps à pourfendre, peut-être simplement parce qu’il est aux affaires, oubliant que cette réalité découle de l’expression démocratique, expression démocratique qu’ils sont prêts à fouler du pied à l’allure où vont les choses qui présagent que l’on n’est pas loin d’une guerre des tranchées.
Deux sexes, deux générations, deux styles, deux visions certes aujourd’hui fondues en une, des supports non-identiques dans une société où le parrainage revêt encore une importance particulière, voici grosso-modo présenté le combat auquel on s’attend entre Ngondjout et Missambo. Qui des deux accepterait de perdre, même démocratiquement ? Question à mille dollars ! Tant on sait le premier soutenu implicitement par le président sortant Zacharie Myboto à travers sa fille Chantal et la seconde, très certainement par un clan placé en ordre de bataille par une ancienne haute autorité de la République avec laquelle elle a des accointances fusionnelles. Ce qui, vous vous en doutez, donne froid au dos, surtout lorsqu’on pense qu’il peut naître une troisième voix inspirée, celle-là, d’autres hiérarques du parti dont certains disparus.
Scène cocasse quand on sait l’acharnement avec lequel et Ngondjout et Missambo ont toujours combattu le PDG lors de l’organisation des scrutins internes dont le tout récent, les sénatoriales, qui ont pourtant été marqués, contrairement aux élucubrations perçues, par une discipline à faire pâlir d’envie ! Comme quoi, « les bons diseurs ne sont pas les bons faiseurs » !
JGN