Comme tous les 8 mars, le Gabon qui s’est depuis arrimé à la logique internationale, a célébré la journée des droits de la femme. Ce qu’il faudra surtout retenir de cette journée, c’est le ton qui lui a été donné qui marque une sorte de rupture avec le passé, le pays ayant opté pour envisager l’avenir sous de meilleurs auspices. Pas surprenant si la femme, personne centrale dans la société, y est mise à contribution.
En effet, la femme d’aujourd’hui s’oppose de plus en plus à celle d’hier par son niveau d’études et de vie, son sens des responsabilités auprès des hommes en même temps qu’elle demeure celle qui donne la vie, s’occupe essentiellement des tâches ménagères, seconde valablement son époux dans de nombreuses activités et participe au quotidien à l’essor du pays. Comment ne pas comprendre, quoique cela paraisse « utopique » d’un point de vue génétique, qu’elle revendique l’égalité des sexes ! De nombreux textes de loi tels celui faisant allusion « à la veuve et à l’orphelin » sont initiés au Gabon pour la protéger et lui donner l’envergure, l’étoffe qu’elle mérite. Mais, cela suffit- il sans une véritable prise de conscience ? D’où il paraissait utile ce 8 mars 2021 de sensibiliser non seulement en posant des actes, mais aussi par la parole pour amener la Gabonaise à s’approprier le dicton « ce qui est fait pour nous sans nous est contre nous ».
A en juger par la mobilisation tous-azimuts du Ministère des Affaires sociales et de la Femme au nom du Gouvernement Ossouka Raponda, du Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir et de moult associations de défense des droits de la femme qui ont comme un seul homme tenu à marquer la journée d’une pierre blanche, il est plus que plausible d’avancer que c’est la nouvelle marque de la femme gabonaise qui est ici recherchée avec insistance. N’a-t-on pas d’ailleurs été agréablement surpris par le discours lors du journal télévisé de 20 heures de Gabon Télévision, du Ministre Koho N’Lend qui parlait d’axer désormais sa politique sur la formation de la femme et sous un tout autre angle, Sidonie-Flore Ouwé, présidente d’association, insister sur le fait que le 8 mars, ce 8 mars, devait être, contrairement aux précédents, une occasion pour la femme, non pas de ne se livrer qu’aux libations, mais de marquer un arrêt utile devant lui permettre de s’interroger sur ce qu’elle a déjà fait et sur ce qui lui reste à faire?
Voilà qui donne le ton d’une nouvelle ère pour la femme gabonaise qui sera désormais jugée à l’aune de l’état de sa conscience dans les multiples combats qu’elle sera amenée à mener dans la défense de ses droits somme toute légitimes. Il lui faut pour cela intérioriser un nouvel état d’esprit susceptible de lui donner un nouvel élan. La société tout entière l’y attend puisqu’elle sait compter avec elle pour cheminer sûrement vers l’émergence promise par le chef d’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba qui ne fait pas mystère de la confiance qu’il place en la femme. A preuve, l’instauration de la « décennie de la femme ».
Jérémie-Gustave Nzamba
