C’est parce que ces maladies que l’on déterminait déjà en 2003 dans la revue du praticien comme étant « celles dont l’incidence réelle augmente de manière significative dans une population donnée et pendant une période donnée par rapport à la situation épidémiologique habituelle », ont tendance à devenir de véritables problèmes de santé publique que les personnels de santé gabonais ont décidé de « prendre le taureau par les cornes ».
Il s’agit pour le Pr Missounga, Dr Mourou et les autres d’initier des études susceptibles de non seulement montrer le degré de nuisance desdites maladies, mais aussi et surtout susciter, s’il en était encore besoin, l’intérêt et la réaction de plus en plus concrète des pouvoirs publics dont on attend qu’ils continuent de prendre à bras le corps les questions liées financièrement et matériellement à la limitation au pire des cas, à l’éradication au meilleur des cas, de ces maladies dites émergentes. En s’engageant sur cette voie, les disciples d’Hyppocrate font preuve de réalisme et de courage, le Gabon tenant, selon le voeu très cher à son président Ali Bongo Ondimba, à sauver ses populations des maux qui les guettent et parfois menacent leur vie dont le dernier exemple redoutable en notre connaissance est le Covid-19. Devant donc l’apparition de telles maladies virales très pathogènes et à potentiel élevé de pandémie (VIH/ SIDA, Syndrome respiratoire aigu sévère, virus Ebola et autres), les médecins gabonais ont tenu à jouer leur partition pour que, comme dans un orchestre, il n’y ait pas de fausses notes à l’arrivée.
L’un des grands avantages de cette première journée scientifique sur les maladies émergentes, étant de participer davantage à la sensibilisation des populations et à la démocratisation de l’oeuvre des professionnels de santé. Afin que ces maladies définies depuis 2006 par l’Office international des épizooties (OIE) comme « des infections nouvelles, causées par l’évolution ou la modification d’un agent pathogène ou d’un parasite tirant profit d’un organisme hôte pour se nourrir, s’abriter ou se reproduire », soient éloignées le plus possible du Gabonais qui ne vivrait plus dans leur hantise.
Jérémie-Gustave Nzamba