Pendant près d’une semaine, le musée national des Arts et Traditions a vibré au rythme d’un atelier regroupant de nombreux écrivains et éditeurs africains qui se sont donnés rendez-vous à Libreville pour réfléchir sur comment défendre leur production, c’est-à-dire le livre.
Ils sont venus d’un peu partout en Afrique centrale notamment : Cameroun, Congo, Guinée-Equatoriale, Gabon, j’en passe, mais aussi d’Afrique de l’Ouest : Mali, Niger et autres dans le but de partager leurs expériences et créer une synergie autour de ce qu’ils nomment « la politique du livre ». L’objectif poursuivi étant de mutualiser désormais et plus que jamais leurs efforts afin de donner au livre l’attrait qui devrait être le sien car, comme l’a si bien dit en substance l’éditrice gabonaise Sylvie Ntsame, « personne d’autre qu’eux ne peut mieux qu’eux-mêmes offrir au livre son véritable lustre et permettre à tous les métiers qui tournent autour de faire vivre leur homme ». Un plaidoyer qui a rencontré l’assentiment de tous les participants encouragés, motif de satisfaction, par certains sponsors (Organisation internationale de la Francophonie OIF par exemple), qui ont permis aux différents acteurs culturels de rehausser l’image de leur prestation et de se convaincre qu’ils n’ont pas fait le mauvais choix et qu’ils ne prêchent donc pas dans le désert.
Ils ont cependant relever quelques faiblesses au nombre desquelles le manque d’engouement d’une bonne partie des populations africaines pour la lecture, alors que celle-ci, ont-ils affirmé, contribue à élever l’Homme comme pour reprendre la Sainte Bible, j’allais dire les Saintes écritures lorsqu’elles insistent sur le fait que l’Homme ne vit pas que de pain, mais de toute parole venue de la bouche de Dieu, le père. Les participants à cet atelier ont profité de cette opportunité pour interpeller les plus hautes autorités de leurs pays pour qu’elles veillent à les accompagner dans l’œuvre colossale qui est la leur, œuvre de restitution à l’humanité de ce qu’elle est, de son sort, de ses aspirations, de son devenir, de ses doutes, interrogations et inquiétudes pourquoi pas. En somme, écrivains et éditeurs veulent se poser en réconciliateurs de la société avec elle-même, non pas qu’ils tiennent à ce qu’on les regarde avec des yeux de Chimène, mais simplement qu’il leur soit permis de rêver quand il leur sera accordé la place qui leur revient dans la communauté, une communauté qu’ils servent inlassablement au prix de maints efforts et parfois, pour certains d’entre eux, au prix de leur vie.
La rencontre de Libreville prépare, à bien les entendre, d’autres qui auront, espèrent-ils, le mérite de fédérer autour des écrivains et éditeurs un monde beaucoup plus large venant leur apporter son soutien indéfectible. L’activité de produire le livre ne se porterait que mieux pour le bien de tous. Car il faut des acheteurs, des promoteurs, des politiques, des consommateurs en dehors d’eux pour en donner son véritable sens et assurer sa pérennité au livre.
Jérémie-Gustave Nzamba