« Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre » dit-on. Et pourtant de nombreux Gabonais suffisamment informés de l’engagement des autorités gouvernementales d’adhérer, mais surtout matérialiser le vœu du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba de mettre hors d’état de nuire tous ceux des agents publics qui continueraient de se signaler par des actes délictueux, semblent souscrire au principe mal famé des « mauvaises habitudes qui ont la dent dure »…
C’est pourquoi, sans se lasser et se comportant comme un fidèle soldat du président de la République, lui-même s’étant souvent mué en pédagogue, Francis N’Kéa Djigue, ci-devant ministre en charge de la bonne gouvernance, est revenu rappeler à tous ses compatriotes non seulement les principes qui fondent l’action de son département ministériel, mais aussi appeler les Gabonais à plus de patriotisme, tant il est vrai à ses yeux qu’aider l’Etat, c’est s’aider soi-même.
C’est mû, à n’en point douter, par cette logique empreinte de responsabilité que le membre du gouvernement s’est une énième fois dernièrement adressé aux populations, leur demandant de ne point s’illustrer par une quelconque rétention de l’information dès qu’elles sont au courant du déroulement et du développement de toute action tendant à nuire à la stabilité du pays, notamment en ce qui concerne son domaine de compétence.
Vrai que l’Etat ne peut pas éternellement se permettre d’accepter que se multiplient des actes tendant à le fragiliser au nombre desquels la corruption contre laquelle, lui-même Ali Bongo Ondimba, se bat corps et âme pour qu’elle soit anéantie et permette à l’Etat de renflouer ses caisses, tout cela, bien-entendu, pour le bien des Gabonais pour qui il rêve d’un avenir meilleur. Me N’Kéa Djigue est donc venu expliquer solennellement, ce ne sera peut-être pas sa dernière adresse au vu de l’urgence que revêt le règlement de problèmes liés à la bonne-gouvernance, que tous les malfrats méritent d’être dénoncés pour que des enquêtes soient diligentées et la justice saisie aux fins de confondre tous ceux qui se seraient signalés par des comportements indignes. Entendez, ceux qui affaiblissent l’autorité de l’Etat dans toutes l’acception du terme.
« La perfection n’est pas de ce monde », nous dira-t-on, mais suffit-il d’y croire pour arrêter le bon sens qui sommeille en chacun d’entre les Gabonais et qui nous rappelle, paraphrasant René Descartes qu’il est la chose au monde la mieux partagée ?
Jérémie-Gustave Nzamba