La question que se posent très certainement de nombreux Gabonais, chapelles politiques confondues, suite à la déclaration mercredi 11 août du dernier Premier ministre d’Omar Bongo Ondimba.
Jean Eyéghé Ndong dont des observateurs de la vie politique annonçaient, surtout après qu’il ait été dernièrement reçu en audience par le président de la République Ali Bongo Ondimba, qu’il était sur le point de rejoindre le Parti démocratique gabonais (PDG), a officiellement quitté l’opposition dite radicale à la tête de laquelle se trouve l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping. Que d’interrogations depuis que ce grand commis de l’Etat a fait l’aveu auquel pas un seul ne s’attendait depuis son discours de 2009 lors des obsèques d’Omar Bongo Ondimba, d’enfin reconnaître la première des institutions, à savoir le président de la République, déclarant très certainement à la surprise générale, qu’Ali Bongo Ondimba exerce bel et bien le pouvoir, ce qui n’a rien d’illusoire.
Qu’est- ce à dire ? Chacun pourrait aller de son propre commentaire et des versions, nous en aurons des tonnes oscillant entre celle qui consiste à dire que sa décision serait motivée par une volonté du camp d’en- face de désormais négocier avec la galaxie présidentielle au nom d’une stratégie de partage du pouvoir à celle affirmant qu’il s’agit ni plus ni moins pour celui que l’on appelle affectueusement Nza N’Fe, d’appliquer ce que l’on qualifie dans le domaine de « real politik ».
Mais, que l’on penche d’un côté comme de l’autre, une chose reste sûre, l’opposant a très certainement décidé de mettre de l’eau dans son vin. Se mettre à la disposition de la République voudrait en effet insinuer qu’elle semble passée la guerre des tranchées et que désormais il a pris le parti de fumer le calumet de la paix avec le pouvoir pour n’oeuvrer que dans le sens du bien du Gabon et de ses populations. Se mettre au service des institutions pourrait vouloir signifier qu’il est prêt pour les raisons sus- invoquées, à collaborer avec toutes, y compris le président de la République. « Le gabon nous regarde », a- t- il déclaré, comme pour justifier sa position et tenter d’influencer positivement tous ceux qui en sont encore à croire qu’ils sont le centre du monde, alors que tous ceux de leurs compatriotes qui ne rêvent que d’améliorer leur condition, attendent de tous les dignes fils du Gabon qu’ils s’investissent corps et âme dans le processus de développement du pays.
Ceci explique peut-être son : » J’ai décidé de me déployer ailleurs que dans la coalition pour la nouvelle République (CNR) qu’il ne juge certainement plus suffisamment représentative des aspirations des Gabonais qu’il a servis et s’engage, au même titre que pour le pays, de continuer à servir loyalement. Faut-il y voir une victoire du pouvoir qui aura, si c’en est le cas, réussi à ramener dans son giron cet « irréductible » ? Rien n’est moins sûr. L’on peut seulement penser que l’immobilisme de certains responsables et le manque d’esprit patriotique sans cesse décriés par le chef de l’Etat participeraient de ce sursaut qualitatif venant d’un homme dont on peut logiquement attendre qu’il vienne, si jamais il était sollicité, faire bouger les lignes dans le bon sens, dans le sens voulu par Ali Bongo Ondimba.
Jérémie-Gustave Nzamba