Comment comprendre que des agents à qui la hiérarchie et même le Président de la République, lui-même, n’ont de cesse d’interpeller sur les dangers encourus, continuent de s’illustrer dans des méthodes aussi rétrogrades que le racket ? Et pourtant, le fléau tient dur comme un os dans l’esprit de nombreux d’entre eux au sein des forces de défense et de sécurité dont ceux devant récemment purger des peines assorties d’amendes.
Comme s’ils n’ont pas eu un seul instant le temps de se référer à la devise de la sécurité pénitentiaire « Dura lex sed lex », entendez : « La loi est dure, mais, c’est la loi » ! Certes, nous pouvons être convaincus par expérience que nos corps regorgent aussi d’éléments indélicats, mais de là à admettre qu’ils constituent désormais un repère de voyous, voire de bandits de grand chemin… Cette pratique de racket, combien de fois ne l’avons-nous pas condamnée, allant jusqu’à notre modeste niveau nous plaindre pour attirer l’attention des plus hautes autorités ? Se croyant à l’abri de toute menace et de toute sanction, les agents indélicats ont continué de gêner de paisibles citoyens usagers de la route, y compris en perturbant le trafic et provoquant des retards à tous ceux qui prennent la route pour, soit, vaquer à leurs activités rémunératrices, se rendre au travail, à l’école, à l’hôpital, au champ pour garantir la sécurité alimentaire de la famille ou vendre le surplus de récolte. Bref, ce comportement est visiblement paralysant, n’est-ce pas ?
Comment le laisser perdurer sans qu’on y tente d’apporter solution ? Et c’est ce que les autorités gabonaises, s’appuyant sur l’objectif de « tolérance zéro » brandi comme ultime menace par Ali Bongo Ondimba, dans nos Forces de défense et de sécurité, ont cru bon de matérialiser pour aussi ne pas créer la rupture entre nos Forces et les populations, lasses d’attendre que la chienlit cède pour de bon la place à la discipline, au respect de l’autre, à sa protection pour ce qui est des agents, à l’obéissance des principes régissant leur action, que sais-je ?
Cette œuvre de moralisation publique tant attendue ne peut que soulever l’onction populaire et amener les Gabonais penser qu’enfin, leurs autorités sont en réalité proches d’eux. Avec l’attitude affichée face à celle qu’il convient de désigner par le vocable ancienne directrice de la voie publique et quatre de ses collaborateurs, tous policiers, l’on peut avec exactitude voir s’afficher la volonté du gouvernement, sur instructions du président de la République, de réaffirmer l’Etat de droit.
Jérémie-Gustave Nzamba