Le match aller de Ligue des Champion africaine de Football livré samedi dernier par le club gabonais de Bouenguidi Sport contre les Congolais du Maniema, est tout aussi riche en enseignements qu’il révèle certaines leçons à tirer pour le futur proche si l’on tient réellement à aider les clubs et la sélection nationale.
On a souvent entendu dire à des gens ces temps derniers, à tort ou à raison, peu importe, qu’il manquait à nos Panthères version Football, une profondeur de banc. La question est à nos yeux plutôt celle de savoir comment en disposer quand l’on sait que le championnat national qui nous manque tant, ce qui prédispose souvent nos athlètes à des prestations hachées ou en dents de scie, constitue un vivier, en dehors de notre « légion étrangère », parfois pas suffisamment impliquée en général, pour qui veut voyager loin en sachant ménager sa monture. Depuis un certain nombre d’années, le championnat national a du mal à se jouer.
Aussi, nos équipes qualifiées en compétitions, Ligue des champions africaine ou Coupe de la Confédération Africaine de Football, manquent assez souvent de préparation vu que les périodes de regroupement, elles aussi, sont écourtées et les moyens insuffisants au regard de la demande et des attentes. Non pas que ça se passe forcément mieux chez les autres, mais faut-il pour cela que nous continuons à bâcler nos préparations et à pousser nos représentants à aller presque régulièrement la fleur au fusil surtout lorsque l’on réalise que si Mangasport peut, grâce à la Comilog, se sortir en partie d’affaires, ce n’est pas le cas des « infortunés » de Bouenguidi qui doivent à tout prix cogner à toutes les portes pour solliciter une hypothétique prise en charge ? C’est le lieu de convoquer l’esprit citoyen qui devrait nous habiter et de donc appeler pour ne pas dire sensibiliser tout un chacun qui, devant les manquements sans cesse observés, devrait pouvoir, sinon devoir se muer en force de proposition, en « syndicaliste » des clubs, portant leur plaidoyer de façon organisée auprès de l’Etat et des populations aux responsabilités partagées lorsqu’il s’agit d’activités au cours desquelles il est question de hisser le « Vert-Jaune-Bleu », symbole de la République à travers son drapeau tricolore. Nous voudrions être édifiés sur les raisons, les vraies, qui font que nos équipes subissent continuellement ce sort et que le championnat national ait toujours du mal à aller à son terme comme s’il s’agissait d’un problème de planification.
A qui incomberait cette responsabilité est-on en droit de se demander quand on se représente l’engouement avec lequel le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, lui-même, parle et traite des questions sportives, footballistiques notamment. Ce qui visiblement ne l’empêcherait pas, s’il en était saisi, de donner, comme il le fait concernant tous les autres pans de la société, de fermes instructions à tous ceux qui ont pour compétence de palier ces manquements, pour qu’ils se mobilisent chacun dans le domaine qui est le sien pour que naisse la synergie libératrice d’énergie que tous les Gabonais qui veulent renouer avec le chemin des stades attendent. Il faut pour cela que les responsables indélicats ou de mauvaise foi qui ont parfois coutume d’en faire à leur tête soient sévèrement châtiés si l’on veut éviter que nous ne soyons abonnés au bis- repetita !
Jérémie-Gustave Nzamba