Qui a dit que tout ce qu’on lit ou écoute doit être pris pour argent comptant. Le constat est pourtant qu’on lit et entend tout dans notre pays sans que de nombreux auteurs de ragots ne soient, contrairement à ce qui se dit souvent, inquiétés, alors qu’on en compte en grand nombre qui, sans discernement, les suivent aveuglement, nonobstant le bon sens qui les habite.
Il est un fait récurrent qu’à l’approche de grandes échéances politiques, électorales notamment, de nombreux compatriotes, sous couvert d’anonymat ou endossant des pseudonymes, croyant ainsi échapper à la filature, mais oubliant certainement l’efficacité des services compétents, se livrent à la divulgation d’informations aussi bien fallacieuses que nuisibles dans un pays où les citoyens, sous l’instigation du premier d’entre eux, nous avons cité le président de la République Ali Bongo Ondimba, ne caressent qu’un idéal : celui d’améliorer leurs conditions d’existence dans la paix et l’harmonie, vertus héritées de leurs ancêtres. Pas surprenant pour le grand nombre que d’aucuns, sortant d’un boisseau à la faveur d’une circonstance pré-électorale comme c’en est encore le cas, soient animés par le désir d’à tout-prix mettre le feu aux poudres, instrumentalisés qu’ils sont souvent par des gens mesquins manquant visiblement de courage et par conséquent tapis dans l’ombre.

La politique en démocratie est joute oratoire faite d’opposition d’idées et de thèses dont les plus convaincantes, en dépit des moyens utilisés, sont celles qui retiennent l’attention du grand nombre. Ainsi, parle-t-on, de ce « gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple », définition que nous devons à l’Américain Abraham Lincoln. A quoi sert-il à de nombreux citoyens de travestir la réalité au point de s’abandonner à des logiques nuisibles et inopérantes quand on sait le terrain pourtant fertile sur lequel se jouent les enjeux de l’heure ? Quand nous lisons sur ces satanés réseaux sociaux des messages du genre: « Message en Téké contre Ali Bongo : le Haut-Ogooué doit enlever les Bongo du pouvoir », est-ce à cette province, encore moins à cette ethnie, à qui le président de la République, nous disons bien de la République et non de la province ou du clan pour ceux que la sémantique, y compris juridique et sociologique inspire, doit son pouvoir ou à la majorité pour ne pas simplement dire aux Gabonais qu’il le doit ? Pourquoi des insinuations qui ne naissent souvent que lorsque l’on sent chez certains des velléités de reconfirmer devant leurs compatriotes les raisons pour lesquelles ils aspirent à briguer à nouveau leurs suffrages ? Ne sont-ils pas, ceux-là, comme tous les autres d’ailleurs, habilités, même s’ils exercent déjà le pouvoir, à solliciter de leurs compatriotes qu’ils leur accordent à nouveau leur confiance ? Ce d’autant plus qu’aucune œuvre humaine n’est achevée et que l’histoire, elle- même, nous apprend qu’elle est faite d’atermoiements.
Les problèmes des Gabonais, n’eût été l’évolution du temps, auraient pu se régler dans un « corps-de-garde », c’est-à-dire dans le cadre d’un parti unique puisqu’ils sont su de tous ou presque tous en ce ce qu’ils se résument en une et une seule chose: l’amélioration des conditions de vie des populations qui passe par l’observation, comme recommandé dernièrement par le chef de l’Etat aux Magistrats lors du dernier Conseil supérieur de la Magistrature, d’une discipline accrue dans l’établissement d’un Etat de droit garant d’une justice sociale, d’une solidarité nationale agissante, d’une parfaite harmonie entre les différentes composantes ethniques et régionales, d’un esprit patriotique à nul autre égal, en somme à celle d’une nation bien au-delà de sa matrice qu’est la République ou si l’on veut l’Etat. Cela dit, ce n’est pas le patronyme qui devrait faire rougir les Gabonais, mais plutôt la manière dont leur pays est géré et dont ils sont traités. Il est, semble-t-il, révolu, le temps du procès de Nuremberg pour que l’on continue de pointer un doigt accusateur sur des communautés ou certains contemporains à l’idée de se dire, pour reprendre Jean-Paul Sartre, que l’enfer, c’est les autres !
Jérémie-Gustave Nzamba