La visite, mercredi 13 octobre 2021 à Libreville, du président centrafricain Pr Faustin Archange Touadera, visite d’amitié et de travail, est intervenue dans un contexte bien particulier marqué par un « scandale » qu’il reste à justifier sur lequel l’homologue du Gabonais Ali Bongo Ondimba a simplement tiré un trait, histoire de dire que Bangui n’est ni de près, ni de loin impliqué dans la décision onusienne de retrait des 450 casques bleus gabonais de la Mission des Nations-Unies en Centrafrique (MINUSCA).
Voici une décision qui laissait croire à un refroidissement des relations entre deux pays qui ont toujours tissé des liens de fraternité exemplaires. La rencontre de Faustin Archange Touadéra avec Ali Bongo Ondimba est certes à mettre au crédit de la diplomatie gabonaise, mais révèle tout autant la reconnaissance de la RCA envers le Gabon qui a toujours consenti d’énormes efforts en faveur de ce pays ami pour l’aider à surmonter ses différentes crises socio-politiques. Le message porté par le chef d’Etat centrafricain qui a, peut-on dire, constitué la trame de l’entretien qu’il a eu avec le numéro un gabonais, est lourd de signification en ce qu’il vient répondre à une pratique bantoue qui veut que les choses soient tirées au clair avant qu’elles n’aillent dans tous les sens.
Pr Touadera a en effet tenu à expliquer, pour taire tout commentaire, confondre les véléïtés du cyberbrouillage et disculper la RCA, que son pays n’a jamais été saisi par les Nations-Unies qui ont unilatéralement pris la décision de renvoyer chez eux les 450 soldats gabonais de la MINUSCA. De plus, a-t-il dit, les autorités centrafricaines qui sont mises au courant de l’ouverture d’une enquête contre lesdits soldats pour abus sexuels, n’ont jusqu’ici reçu aucune plainte de victimes. Voilà qui est, on ne peut plus clair, et qui vient laver, ne serait-ce que moralement l’affront qui est fait à de vaillants militaires qui ont eu le malheur de se trouver sur ce théâtre des opérations au mauvais moment. Non pas que notre volonté soit de les disculper, ce qui paraît trop facile, mais simplement reconnaître qu’il est un principe cardinal en droit qui veut que face à l’accusé, il y ait le plaignant.
Ce que l’on retient du propos de Faustin Archange Touadéra, c’est qu’au-delà de certaines supputations malsaines, il n’y a et ne saurait y avoir de brouille entre Bangui et Libreville que les pères des indépendances Barthélémy Boganda et Léon Mba ont laissé dans un climat de concorde et d’entente mutuelle que perpétuent leurs successeurs du moment Faustin Archange Touadéra et Ali Bongo Ondimba.
Jérémie-Gustave Nzamba