En recevant dernièrement les partenaires à l’Éducation, le ministre de l’Éducation nationale dont il faut sans complaisance saluer le doigté, n’avait pas fait dans la langue de bois lorsqu’il affirmait devant ses interlocuteurs qu’il y avait dans leurs revendications, certaines qui pouvaient être réglées en interne et d’autres qui sollicitaient l’intervention des départements autres que celui dont il a la charge.
Comment parler mieux et vrai quand on sait par exemple que des questions comme celle relevant de la régularisation des situations administratives ou des recrutements au sein de la Fonction publique sont loin de relever de la compétence du Ministère de l’Éducation nationale, utilisateur ? Sans vouloir pointé du doigt un quelconque département ministériel, et ça nous ne sommes pas bien placés pour l’apprendre à la Conasysed et au Sena dont les membres sont tous rompus et éduqués, nous croyons, quoique profanes, qu’il est de la responsabilité des Ministères de la Fonction publique, recruteur au nom de l’Etat, et du Budget qui attribue les postes budgétaires donnant lieu à une identification et à un salaire, d’y veiller à la lumière des rapports portés à leur connaissance par la tutelle, c’est-à-dire le Ministère de l’Éducation nationale.
Nous croyons savoir, informés de la diligence et du sérieux avec lequel le Pr Patrick Mouguiama Daouda s’acquitte de ses missions depuis son arrivée à la tête de ce département, qu’il ne se passe de jour sans qu’il ne se penche sur la question qui, faut-il qu’on le rappelle, ne date pas d’aujourd’hui, ce pourquoi elle donne l’impression d’être insoluble. La solidarité gouvernementale commande face à une telle situation, devant un tel casse-tête, qu’une synergie naisse entre tous les membres du gouvernement concernés par ce dossier pour au plus vite étouffer toutes les vélléïtés naissantes et au-delà sauver l’école gabonaise qui n’a que trop souffert des mouvements syndicaux depuis plusieurs lunes déjà.
Certes, il faut reconnaître aux mouvements initiés par les syndicats leur légitimité lorsqu’ils sont fondés comme c’en est hélas le cas aujourd’hui, mais il ne faut pas pour autant fermer les yeux devant la part de responsabilité des uns et des autres pour qu’un jugement relatif soit apporté. Il ne s’agit pas d’accuser, mais de sensibiliser tous ceux des membres de l’équipe Ossouka Raponda qui ne daignent pas venir s’asseoir à la même table que leur collègue de l’Éducation nationale face aux syndicalistes pour, eux-aussi, apporter les arguments, les plus plausibles, justifiant les blocages dénoncés par les enseignants dont il serait injurieux de dire qu’ils brillent par leur mauvaise foi.
Jérémie-Gustave Nzamba