Il serait plus que difficile d’émettre un doute lorsqu’il nous est avancé que le Gabon représente une véritable plaque-tournante diplomatique sur l’échiquier international. L’exemple est patent à travers le crédit dont jouit le président de la République Ali Bongo Ondimba, qui, en l’espace de quelques semaines, vient de se retrouver sur invitation sur plusieurs pôles géographiques.
Le dernier et tout récent en date est bien le royaume chérifien, le Maroc, où il est arrivé vendredi dernier en provenance de Glasgow en Écosse (Royaume-Uni). L’Écosse où le chef de l’État a pris part la semaine dernière au sommet sur le réchauffement climatique (COP 26) aux côtés de plus de 120 chefs d’État et de gouvernement venus du monde entier et où il a porté haut la voix du Gabon et de l’Afrique, se distinguant par un plaidoyer en faveur du respect des engagements pris à Stockolm en Suède, Rio au Brésil et Paris en France dans le sens d’une réduction drastique des gaz à effets de serre.
Le nouveau séjour d’Ali Bongo Ondimba chez son frère le Roi Mohamed VI, plus de deux ans après que ce dernier l’ait accueilli dans des circonstances particulières (AVC de Riyad en Arabie Saoudite), est un témoignage fort des relations existant entre Rabat et Libreville depuis de longues décennies qui ont vu le Maroc et le Gabon, agir de concert dans des domaines aussi variés que ceux de la formation, de la défense, de l’alimentation et de la diplomatie, en atteste sur ce dernier point, le soutien toujours apporté par les autorités gabonaises sur par exemple la question hyper-sensible de la marocanité du Sahara Occidental qui avait poussé le Roi Hassan II à claquer la porte de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) suite à la décision de plusieurs États pour ne pas dire presque tous, de solliciter le droit à l’autodétermination du peuple Sahraoui.
L’entretien qu’aura donc Ali Bongo Ondimba avec son hôte Mohamed VI aura, à n’en point douter, une forte tonalité diplomatique surtout lorsque l’on sait qu’en janvier prochain, la voix du Gabon sera « prépondérante » dans les instances internationales, au Conseil de sécurité de l’ONU par exemple où le pays siègera en tant que membre non-permanent. Sachant le panache avec lequel le Gabon règle ou apporte sa touche dans le règlement des crises nationales et internationales, il est fort à parier que ce n’est pas dans le cas du Maroc qu’il saurait faillir.
Leurs deux peuples vivent en bonne harmonie et se respectent, à l’image de leurs chefs, mutuellement, ceci pour dire qu’il n’y a aucun nuage dans le ciel des relations gabono-marocaine. Ce qui est de très bon augure pour le développement de celles-ci qui en sortiront, nous en sommes convaincus, plus que renforcées à l’issue de ce nouveau séjour d’Ali Bongo Ondimba à Rabat.
Jérémie-Gustave Nzamba