Il savait que l’exercice de l’autorité dans le département dont il a la charge n’est pas un long fleuve tranquille. Cependant, cela n’empêche pas le Pr Patrick Mouguiama Daouda de tout mettre en œuvre avec les partenaires sociaux pour éteindre tout début de flammes comme cela vient encore d’être le cas lors de la proposition, apparemment acceptée par les syndicats de l’Éducation, de conclure une trêve sociale avec la tutelle.
Comme un pompier de service, le ministre de l’Éducation nationale, vu sur plusieurs fronts tous ces temps-ci, inaugurant de nouveaux établissements scolaires, s’assurant de l’effectivité de la reprise des cours dans d’autres ou encore négociant avec les parents d’élèves ou responsables syndicaux, a été présenté une fois encore cette semaine, échangeant avec les derniers cités, sur une sorte de « paix des braves » visiblement dans le souci de, comme l’universitaire l’a réussi la saison dernière, sauver l’année scolaire. Évidemment que tous savent qu’il y a encore, entre la régularisation des situations administratives, l’intégration dans la Fonction publique de nombre d’agents, l’apurement de certaines dettes liées aux primes et autres vacations et bien-entendu le sempiternel boulet de l’amélioration des conditions de vie et de travail, beaucoup de choses à régler. Dont moult se doivent de l’être, non pas forcément par la tutelle, compris de tous même si parfois l’extrémisme de certains est de nature à pousser à la révolte, ce qui peut se comprendre, psychologie de la foule oblige ; mais aussi par d’autres départements ministériels, nommons-les : la Fonction publique et le Budget qui devraient humblement et par élan de patriotisme, jouer également sans réserve leur partition.
Plutôt que de laisser le seul ministre de l’Éducation nationale, tenter de résoudre cette équation à plusieurs inconnus qu’il n’a pourtant pas, lui, placé au tableau des revendications sociales, le problème datant de mathusalem. En effet, même les interlocuteurs du Pr Patrick Mouguiama Daouda saluent son courage d’au moins avoir l’honnêteté et le courage d’affronter cette « tempête de sable » dont il ne sait pas forcément la provenance, mais dont il se résoud à diminuer en tant que responsable les effets, plutôt que, cela ne s’expliquerait pas, capituler armes à la main. Les partenaires sociaux devraient pour cette simple raison l’épauler dans un combat dont le principal avantage est de sauver une jeunesse qui n’a que trop souffert des mouvements sociaux récurrents qui menacent assez souvent l’année scolaire de paralysie, le Gabon, cela est vécu depuis de nombreuses années, passant souvent au bord de l’année blanche à cause des raisons sus- invoquées.
Jérémie-Gustave Nzamba