La question, nous nous la posons à la faveur de la célébration depuis 1981, le 25 novembre, ce jusqu’au 10 décembre, de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, autrement appelées violences sexistes.
Faut-il, selon nous, ranger dans notre contexte encore énormément dépendant des traditions et des coutumes, les droits de la femme au rang des droits de l’Homme quand on sait le regard souvent porté sur elle par la société régie tacitement par des règles non-écrites ? Bien sûr que oui car, si elle ne peut pas être biologiquement l’égale de l’homme, elle demeure comme lui un être humain et a de ce fait droit aux mêmes égards que lui, surtout dans une société en transition où l’organisation est désormais normée et encadrée par des textes qui soumettent tout contrevenant à des peines prévues par la loi. C’est ici le lieu d’évoquer les efforts énormes du Gabon pour protéger la gent féminine, à commencer par l’instauration de codes de conduite vis-à-vis de la veuve et de l’orphelin sans cesse spoliés et l’érection de tout un département ministériel entre autres chargé de veiller au respect des droits de la femme, département ministériel à la tête duquel se trouve Mme Prisca Koho N’lend. C’est qu’au Gabon, les plus hautes autorités ont depuis pris conscience de la sensibilité du sujet et de l’existence du phénomène souvent lié au poids des traditions. De tout temps, la femme a été perçue et traitée comme soumise, exécutante et au foyer. Elle n’avait pas droit à la parole en public de même qu’elle n’avait pas accès à l’école et ne disposait pas des mêmes droits que l’homme: nos mamans dans les villages étaient par exemple privées de certains mets succulents au motif qu’ils leur étaient interdits par les ancêtres qui, dans nos sociétés de la parole, régulaient la vie quotidienne. Allons comprendre alors pourquoi le personnage de la grande royale dans l' »Aventure ambigüe » de Cheick Hamidou Kane fut au centre d’un scandale lorsqu’elle se leva et pris la parole dans une assemblée d’hommes !
Nous ne pouvons pas aborder le sujet sans en référer à l’action de la première dame du Gabon Sylvia Bongo Ondimba couronnée à l’internationale, à l’ONU, qui a reconnu son bien-fondé et l’a inscrite dans son agenda.
Autre argument qui a contribué à développer ce regard sur la femme, le fait qu’elle appartienne presque naturellement au seul genre à qui l’on ne peut autoriser certaines postures telles la polyandrie, alors que la polygamie est, elle, même encouragée ci et là en Afrique. Bref, le combat que nous évoquons ne saurait porter de bons fruits s’il n’était dirigé également contre toutes les formes de maltraitance dont les femmes font encore hélas l’objet et qui ont pour nom: violence, féminicide, traite, mutilation génitale, cyber-harcèlement, etc.
Jérémie-Gustave Nzamba