Le Covid-19 a été décidément conjuré par les chefs d’Etat des pays africains et européens qui bouclent aujourd’hui dans la capitale belge, des entretiens qu’ils ont commencé hier, entretiens portant essentiellement sur les questions de relance économique, de lutte contre les changements climatiques et pour la transition énergétique et bien entendu celles se rapportant à la sempiternelle préoccupation sécuritaire.
Ali Bongo Ondimba, le président gabonais, qui prend une part très active audit sommet, multiplie les rencontres non seulement avec ses homologues africains, mais aussi avec les leaders européens tels le britannique Tony Blair. Il fait entendre la voix du Gabon et de l’Afrique tout entière quand on sait la responsabilité qui est la sienne au sein de la communauté africaine concernant les problèmes liés aux changements climatiques puisque le Gabon sert de porte-parole au continent. Il faut tout de même dire que sur plusieurs points, le pays adopte une attitude d’avant- garde lorsque l’on se réfère à la manière avec laquelle il anticipe les événements ou les gère: prenons les deux exemples frappants et parlants que sont la gestion du Covid-19 quand on sait à travers des statistiques qui datent de ce 18 février 2022 que l’épidémie qui est tombée à son plus bas niveau est descendue à seulement 3 cas d’hospitalisation, alors qu’aucun n’est signalé en réanimation (un exploit !) et la mise en place du Plan d’accélération de la Transformation (PAT) dont l’objectif est de relancer l’économie, un sujet qui figure en bonne place dans les travaux de ce rendez-vous des chefs d’Etat du nord et du sud.
Ce rendez-vous au cours duquel il est surtout question de poser les jalons d’une coopération future profitable à tous, sert de déclic au chef d’Etat gabonais qui semblait l’attendre avec beaucoup d’impatience, lui, qui a toujours milité pour le multilatéralisme qui offre à ses yeux de nombreuses opportunités à n’importe quel pays pour qu’il se lance sur la voie du développement. N’est-ce pas le rêve d’Ali Bongo Ondimba chez qui l’émergence du Gabon est vécue comme une obsession ? Son pays qui a également une tradition de paix est énormément consulté à Bruxelles, ce d’autant plus qu’il siège au Conseil de sécurité de l’ONU comme membre non permanent et donne, fort de ce statut, des avis du haut de son expérience de médiateur international notamment dans de nombreuses crises africaines. Autant dire que le Gabon sous la conduite d’Ali Bongo Ondimba a une carte majeure à jouer dans l’avenir des relations africano-européennes, pourquoi pas celui de la planète quand on réalise simplement qu’il intègre la région du bassin du Congo qui, avec l’Amazonie, est présentée comme l’un des poumons de l’humanité !
Jérémie-Gustave Nzamba