Nous nous souvenons comme d’hier qu’un exposé de feu Docteur Fred Mounguengui à l’Institut d’Études Stratégiques (IES) d’Owendo, né sous l’impulsion de l’ancien Ambassadeur de France au Gabon Pierre Dabezies, portait sur « le rôle de l’armée en temps de paix ».
Dans ledit exposé, le conférencier soulignait non sans relever ses missions régaliennes que l’armée peut participer en cas de besoin et de nécessité comme c’en est le cas aujourd’hui, à des travaux régulièrement dévolus à d’autres entités, surtout lorsqu’elle n’est pas interpellée par ses missions fondamentales qui tournent autour de la protection du territoire national et des populations qui l’occupent.
Or, d’où vient l’amalgame depuis quelques semaines ? De l’interprétation par bon nombre du communiqué lu par un colonel de gendarmerie qui invitait les corps habillés à s’investir, eux-aussi, à travers des opérations retroussons les manches, dans des actions similaires à celles menées au quotidien par des sociétés telles Clean Africa ou Agli qui font dans le ramassage des ordures. Les commentaires enregistrés ci et là nous laissent croire que la majorité des habitants voit dans cette invite une manière d’humilier nos forces, dire qu’il n’en est rien.
En effet, la décision de la hiérarchie, plutôt que d’être huée, devait donner à réfléchir, ce pourquoi elle devait être saluée. Et pour cause, le militaire est avant tout un citoyen comme tout autre qui devait être attaché à la préservation de son environnement, point n’est besoin de le dire, il se doit pour cela de manifester naturellement son élan de solidarité en pareilles circonstances. Et ne point se tenir en marche de la société citoyenne qui épouse l’air du temps à travers cette journée du 1er samedi du mois instaurée par le président de la République Ali Bongo Ondimba visant à faire participer le grand nombre, sinon tous les Gabonais où qu’ils soient à l’embellissement de leur cadre de vie et de travail.
Pourquoi, vu singulièrement sous cet angle, les militaires n’y participeraient pas ne serait- ce que pour donner le ton et montrer l’exemple, eux, dont on attend beaucoup aussi dans ce domaine ? La polémique née de sa mobilisation dans des opérations d’assainissement de la ville ne devrait donc pas enfler, sauf si cela est fait à dessein. Mais alors pourquoi ?
Jérémie-Gustave Nzamba