De l’écrivain gabonais aujourd’hui disparu, Dominique Diata Ndouma, nous avons appris que les choses les plus simples peuvent parfois être les plus compliquées. Sans vouloir absolument le paraphraser, nous nous intéressons au discours rassurant longtemps tenu par les autorités gabonaises évoquant la totale satisfaction des populations en produits alimentaires dans des délais raisonnables.
Non pas que des moyens importants n’aient pas été placés dans la tentative de résolution de ce problème très handicapant quand on sait tout ce qui a été fait pour y parvenir, à l’instar de la Banque de crédit agricole créée visiblement pour aider les agriculteurs à se prendre en charge et le pays à tirer profit de leurs revenus ou de la Caisse Cacao qui assurait au nom du gouvernement les opérations d’achat du produit auprès des agriculteurs et de revente à travers des circuits officiels. Tout ceci avait le mérite d’encourager les producteurs disséminés dans les différentes provinces du Gabon, de créer une économie, de stabiliser et sédentariser les populations, de concourir à la réalisation de leurs projets dont celui concernant la scolarisation de leurs enfants, de les mettre en confiance et pourquoi pas de les stimuler psychologiquement.
Tout ceci a connu ses moments fastes avant que n’apparaisse la basse conjoncture qu’ont décidé de relever depuis 2009 les nouvelles autorités en tête desquelles le président de la République Ali Bongo Ondimba, avec notamment le projet « Graine » qui reste d’actualité même s’il faut reconnaître les quelques problèmes auxquels il semble faire face. Ça ne semblait pourtant pas être le cas du manioc dont les débats avaient depuis longtemps déjà porté sur son industrialisation. Chose possible à partir du moment où l’on constate qu’au Gabon, cette culture fait partie de celles qui offrent de multiples variétés : partant du tubercule à la base de sa fabrication, il peut à partir de la bouture être transformé en gari, foufou, tapioca, bâton de manioc, etc.au point de faire dire à plus d’un, qu’en dehors du riz, il constitue à n’en point douter, l’aliment de base du Gabonais.
Lui consacrer alors une réflexion scientifique ne peut que répondre aux attentes du citoyen qui veut à la fois consommer local et payer moins cher pour avoir l’assurance de mieux nourrir ses protégés. En plus, le gouvernement actuel s’inscrit dans la lutte contre l’exode rural et le chômage, ce pourquoi il a initié à travers le Ministère de l’Agriculture dont le patron Biendi Maganga Moussavou promet de réduire sous peu la dépendance alimentaire du Gabonais de 50% et le Centre national de Recherches scientifiques (CENAREST), des ateliers sur « les politiques durables en Afrique centrale et l’intégration au marché » en rapport bien-entendu avec la production et l’écoulement du manioc.
Autant dire que les populations ont yeux et oreilles rivés vers le CENAREST duquel elles attendent enfin des conclusions tant satisfaisantes que durables. L’émergence passe aussi par là.
Jérémie-Gustave Nzamba