L’histoire semble donner raison à Stéphane Nguema et ses amis de l’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG). Et pour cause, le championnat national professionnel de Football sur lequel on avait visiblement tiré un trait est sur toutes les lèvres par les temps qui courent. Qui l’aurait cru ?
Quand on sait par exemple le traitement qui avait été réservé aux missionnaires de l’ANFPG à Bongoville où à cette époque, les Panthères, sélection nationale de Football du Gabon, étaient en regroupement. Stéphane Nguema et ceux qui l’accompagnaient avaient été apostrophés puis gardés à vue jusqu’à ce que Pierre-Alain Mounguengui, président de la Fédération gabonaise de Football (FEGAFOOT), soit allé plaider leur cause pour qu’ils soient relâchés par les pandores. Le mobile de leur « activisme » soutenu par l’international Didier Ibrahim Ndong: réclamer à cor et à cris la reprise du championnat national professionnel de Football, arguant qu’il devrait faire vivre son homme et permettre à l’équipe nationale pourquoi pas d’étoffer son banc. Et pourtant, ils étaient nombreux ceux qui refusaient de l’entendre de cette oreille et qui, comme qui dirait, sont rattrapés par l’histoire, leurs jugements étant visiblement désuets.
Le premier supporter des Panthères, le Panthernaute en chef, le président de la République Ali Bongo Ondimba qui multiplie les rencontres avec le Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda régulièrement flanquée des membres de son équipe gouvernementale, instruisant les uns et les autres comme il n’a de cesse de le faire, de faire tout ce qui est en leur possibilité pour redonner sans délai espoir à toutes les couches et strates sociales. Cela dit, il n’attend plus d’eux qu’ils traduisent dans les faits ses chères instructions, lui, pour qui l’équilibre de ses compatriotes est logé au rang des priorités. Saisissant pour ainsi dire la balle au bond, le ministre des Sports Franck Nguema qui a tenu à apporter des assurances à ceux qui en doutaient encore, est même allé jusqu’à décider de l’annulation des matchs amicaux que devaient livrer très prochainement les Panthères dans le cadre de leur préparation aux éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023 qu’abrite la Côte- d’Ivoire.

Un mal pour un bien, a-t-il signifié, au vu de la courbe prise par les finances de l’État. Il va s’agir pour le département dont il a la charge d’orienter les fonds qui devaient servir à ces évènements, au championnat national professionnel. Seulement voilà, si le gouvernement soutenu par le chef de l’État prend une telle option, c’est pour que la Ligue nationale de Football (LINAF) chargée d’organiser ledit championnat national professionnel et la Fédération gabonaise de Football (FOOTBALL), instance faîtière du sport roi au Gabon, prennent au sérieux cet engagement gouvernemental en montrant à leur niveau pattes blanches. Qu’est-ce à dire ? Qu’elles travaillent à proposer et inventer en commençant par faire preuve de bonne moralité et de patriotisme qui font si souvent défaut, alors que le gouvernement doit, lui, s’assurer qu’il a désormais mis les petits plats dans les grands et donc pris toutes les dispositions financières et matérielles pour que les intempestifs arrêts du championnat national professionnel ne soient qu’un regrettable passé.
Sait-on ou saura-t-on le réaliser lorsque l’on en est encore à péniblement inventorier les infrastructures devant ou susceptibles d’accueillir les rencontres ? Lorsqu’on sait que des joyaux tels le stade d’Angondjé, de Port-Gentil et d’Oyem construits pour accueillir les matchs de Coupe d’Afrique des Nations, sont hors d’usage ? Et que la réfection du stade omnisports président Bongo ne semble presque plus à l’ordre du jour ?
Gageons que des dispositions palliatives seront prises au plus vite pour que les Gabonais, longtemps sevrés de l’un de leurs hobbies, reprennent langue avec les stades et que le pays puisse tirer à nouveau profit de cette reprise sur tous les plans, politique, économique, socio- culturel et bien-entendu sportif !
Jérémie-Gustave Nzamba