30 ans dans l’histoire d’un homme et/ou d’une institution, ça suscite à la fois respect et considération surtout lorsque, comme le président de la Cour constitutionnelle du Gabon, l’on relève que la barque est, indépendamment de ce que pensent les mauvaises langues, bien conduite.
En effet, depuis la création de cette institution émanant des actes de la Conférence nationale de 1990, son président s’est de tout temps employé à afficher régalien, préservant, en dépit de certaines humeurs, le vivre- ensemble caractérisant les Gabonais, quelque soit l’obédience, vivre-ensemble qui culmine sur la paix si chère aux dirigeants qui se sont succédés à la tête du pays.
Un adage populaire affirme que la critique est aisée, l’art difficile. Une dame à la tête d’une institution aussi importante que la Cour constitutionnelle, cela ne renvoie-t-il pas à une allégorie dans une société victime, quoiqu’on dise, des lois anciennes qui veulent et admettent qu’elle se situe en second plan ? Occasion toute offerte pour saluer l’expertise, le professionnalisme, le patriotisme et la bravoure de Marie-Madeleine Mborantsouo qui a su, depuis qu’elle est à la tête de la gardienne de la Constitution, gérer les diverses situations liées à ses missions régaliennes qui sont de veiller à la constitutionnalité des lois, des ordonnances ainsi qu’à la conformité des traités et accords internationaux à la Constitution dans un premier temps. Dans un second temps, il y a que la Cour s’acquitte convenablement de la gestion de la question prioritaire de constitutionnalité qui commande de garantir la régularité des consultations nationales que sont l’élection présidentielle, le référendum et les élections législatives et sénatoriales.
Ce qui devrait, quoiqu’on dise, militer en faveur du bilan de Mme le président de la Cour constitutionnelle dont la longévité à son poste, entend-on, semble poser problème, suscitant jusqu’aux commentaires les plus abjects privilégiant la subjectivité à l’objectivité. Quand bien même l’on est convaincu des états de service de Marie-Madeleine Mborantsouo qui, devrions-nous rappeler, n’est pas devenu le maître des céans comme on le dit d’un cheveu dans la soupe, mais est bien plutôt un enfant du sérail pour avoir fait toutes ses classes dans le milieu de la haute juridiction, en commençant par être juge de la Cour des Comptes, après avoir enseigné le droit à l’université du Gabon.
L’on comprend aisément sa maîtrise des sujets qui devrait plutôt être profitable au Gabon comme cela l’est avec les juges constitutionnels du pays à qui nous devons la définition de la Démocratie à travers Abraham Lincoln, nous citons les États-Unis d’Amérique, juges constitutionnels qui le sont à vie. Pourquoi donc épiloguer sur des sujets tels la durée à son poste du président de la Cour constitutionnelle, alors qu’il y a de nombreuses questions qui devraient susciter débat ? Quand bien même l’on constate qu’avec elle à ces fonctions, le Gabon se fait respecter tout comme d’ailleurs il fait des émules sur le continent africain et en dehors !
Jérémie-Gustave Nzamba