Les journaux papiers et en ligne, radios et télévisons publiques nous montrent ces derniers jours, le ministre des Transports Brice Constant Paillat visitant les aéroports de l’intérieur du pays laissés, pourrait-on dire, à l’abandon. Son souci et celui de tout le gouvernement: les réhabiliter.
Idée somme toute louable qui met en lumière un constat, celui de l’insuffisance et de la fiabilité de certains moyens de communication tels la route et la voie ferrée quoique des dispositions soient sans cesse prises par les autorités gabonaises pour permettre aux populations de se mouvoir sur toute l’étendue du territoire national en tout temps. Or, la route, pour ne prendre que ce cas, est sur plusieurs tronçons impraticable dès que survient une pluie, dire qu’il tombe des averses presque sans discontinuer près de la moitié de l’année en petite et grande saison des pluies. Réhabiliter les aéroports de l’hinterland dont les pistes sont loin d’être jusqu’à ce jour hors d’usage peut donc paraître nécessaire entre autres parce qu’ils s’apprêteraient à accueillir du beau monde à l’occasion de la campagne pour l’élection présidentielle d’août 2023 à laquelle le président de la République Ali Bongo Ondimba se représentera. Mais, il ne faut pas voir là, la principale raison ayant motivé le déplacement dans le « Gabon profond » du membre du gouvernement…
Car, nombreux sont les Gabonais qui ont au travers de la gorge la mort d’Air Gabon et assistent nostalgiques à l’envahissement de leur ciel par des aéronefs estampillés aux couleurs d’autres pays: Ethiopian, South African Airways, Rwandair, Air France, etc., non pas qu’il n’y ait pas une flotte locale, Afrijet par exemple, mais seulement faire constater qu’à partir du moment où celle-ci est supportée par des capitaux étrangers, elle n’apporte rien au Gabon en termes de souveraineté. Ceci pour avancer, peut-être pas pour affirmer pour ne pas courir le risque d’aller vite en besogne, que Brice Constant Paillat annonce peut-être le début d’une ère nouvelle dans le monde de l’aviation dans son pays et qu’il ne saurait mieux le faire qu’en évitant de mettre, comme on dit, la charrue avant les bœufs. Car à quoi servirait-il au gouvernement de mettre sur pied une compagnie nationale de transport aérien s’il ne s’assure pas en amont de la desserte dans des conditions propres aux métiers de l’aviation des provinces, même si par expérience l’on sait pour l’admettre que ce sont les vols internationaux qui le plus rapportent aux compagnies aériennes sous nos cieux du moins.
Jérémie-Gustave Nzamba