On savait le parti politique de l’opposition comptant visiblement parmi les grosses cylindrées, miné par des dissensions internes, mais pas au point de « faire couler » la barque en la fissurant de toutes parts. Et pourtant, cela semble être le scénario auquel l’on assiste malencontreusement en dépit du discours fallacieux selon lequel, l’on y serait à cheval sur les principes régissant cette forteresse que les pères fondateurs se sont pourtant donnés la peine de porter sur les fonts baptismaux.
Il suffit de se souvenir des déclarations de Zacharie Myboto qui, au plus fort du rayonnement de son UGDD et alors qu’il ruminait encore sa colère vis-à-vis des membres du courant des « rénovateurs » auquel avait appartenu André Mba Obame (AMO), faisaient état de la peine que ce dernier et ses émissaires ont eu à faire plier « Zach Power », l’amenant contre toute-attente, dirait-on, adhérer à l’idée de fusion-absorption qui lui était proposée, pour se convaincre que l’enfant ‘Union nationale » (UN) n’est pas né par voie normale. Ce qui nous fait dire que ce lourd héritage devrait pouvoir survivre au temps et se solidifier si jamais il est, comme on entend dire, dans son intention de vouloir pousser un des siens à la magistrature suprême. Or, ce n’est pas ce que nous observons. L’attitude affichée par ceux qui entretiennent le clanisme au sein de la baraque est insipide en même temps qu’elle manque cruellement d’élégance. Sans vouloir nous immiscer dans les affaires internes et la gouvernance de la formation politique, ce n’est pas notre tasse de thé, nous constatons l’exacerbation des luttes fratricides depuis surtout le départ de Zacharie Myboto de la présidence de l’UN et le décès de Casimir Oyé Mba et Marie-Agnès Koumba, bien plus qu’après celui d’André Mba Obame, après lequel les militants dissimulaient encore savamment leurs positions et points de vue par rapport à l’avenir du parti et de ses instances dirigeantes.
Aujourd’hui, on a comme l’impression que des démons maléfiques s’emparent de certains dirigeants, sinon de tous, au point de fragiliser la bâtisse à l’orée du rendez- vous capital d’août 2023, ce alors que le Parti démocratique gabonais (PDG) qui affûte ses armes, aidé qu’il est par une flopée d’associations et de partis politiques alliés, sillonnent le pays de part en part ayant déjà choisi son champion, son candidat naturel Ali Bongo Ondimba, pour qui il s’investit corps et âme pour une victoire cash, alors que l’idée d’un candidat unique de l’opposition est loin, suivant les agissements des uns et des autres, d’effleurer les esprits. Comment dans ces conditions bouder le verdict des urnes quand on sait la pagaille qui aura prévalu à l’entame du contact avec des populations qui, il faut le reconnaître, se lassent de jour en jour davantage de l’immaturité de des hommes politiques se réclamant de l’opposition. Une question taraude les esprits, c’est bien celle de savoir quel mouche piquera ces derniers pour oser crier à la victoire quand le PDG aura été déclaré vainqueur par les instances chargées du suivi du processus électoral ?
Histoire de dire qu’il n’est pas sage d’à nouveau exposer des populations ne rêvant que d’une seule chose: l’amélioration de leurs conditions de vie, pour assouvir ses bas instincts. Car, l’on nous apprend que qui veut voyager loin doit ménager sa monture. De même qu’il n’est pas sensé , dans ces conditions, d’exposer les populations, de même il ne faut pas essentiellement faire reposer les échecs pourtant prévisibles au vu du manque d’organisation et de stratégie, sur la Cour constitutionnelle dont le président Marie-Madeleine Mborantsouo a eu, peut-on dire, cette fois-ci la lumineuse idée d’aller à la rencontre du gotha politique gabonais, tous bords confondus, échanger avec lui comme elle ne l’avait jamais fait auparavant sur les textes régissant les élections en République gabonaise et sur les risques que court souvent le pays d’inutilement s’embraser au sortir notamment d’une présidentielle dont les résultats sont boudés par un camp même l’ayant perdue par sa faute.
Jérémie-Gustave Nzamba