Ce dimanche 1er mai, les travailleurs syndiqués gabonais se souviennent des évènements survenus dès le 1er mai 1884 aux États-Unis, lorsque les syndicats se levèrent comme un seul homme pour faire admettre aux autorités fédérales la semaine de travail de 8 heures.
C’est donc un souvenir pesant lorsque l’on se situe du côté des travailleurs dont les revendications sont jusqu’ici, la plupart du temps, considérées comme fantaisistes. Bienheureusement qu’ils sont de plus en plus informés sur leurs droits lors des formations auxquelles ils sont appelés à prendre part pour non seulement comprendre quels sont leurs devoirs vis-à-vis de l’employeur, mais aussi réaliser que le fait de disposer de devoirs ne leur retire pas le bénéfice des droits aujourd’hui contenus dans des documents officiels assez souvent nommés « Codes ».
Si les revendications du 1er mai 1884 ont été le déclencheur d’un mouvement qui a vite fait tâche d’huile à travers la planète, elles ont, peut- on dire, connu leur point culminant avec les violences observées dans la cité ouvrière de Chicago, en date du 3 mai 1884 lorsque des travailleurs s’opposant à l’attitude des employeurs qui refusaient encore d’accéder à un grand nombre de leurs revendications, décidèrent de mettre leur corps à prix et de faire face aux forces de l’ordre et à l’establishment, voyant tomber trois d’entre eux dans ces événements devenus mémorables. Dans des pays comme la France, il a fallu attendre la première moitié du XXème pour voir les autorités, rendre officielle la célébration de la fête du travail le 1er mai de toutes les années.
Les États anciennement colonisés par la France dont le Gabon emboitèrent le pas à l’ancienne puissance coloniale qui les inspira, y installant des équivalents d’organisations syndicales existant déjà dans l’Hexagone. Ces installations étaient évidemment accompagnées de la mise à la disposition des leaders syndicaux passés par une formation, des textes régissant le fonctionnement d’une structure syndicale. Ainsi, le Gabon commença à s’approprier le mouvement syndical qui a véritablement pris son essor avec le retour du pays au multipartisme en 1990.
Depuis, les Confédérations et les Syndicats, s’appuyant sur la batterie de textes à leur disposition, émanation d’Organismes de référence tels l’Organisation internationale du Travail (OIT) ou d’Institutions républicaines, Ministère du Travail par exemple, assurent avec brio la défense des intérêts des travailleurs qui évitent dans de très nombreux cas l’arbitraire. Sont-ils, ces syndicalistes, au bout de leur peine ? Rien n’est moins sûr. Toujours observons-nous leur ferme et sempiternelle implication dans l’accomplissement des responsabilités qui sont les leurs. Ce pourquoi, nous leur tirons un coup de chapeau et leur présentons notre sincère reconnaissance pour la lutte qu’ils ont jurée de mener jusqu’à leur dernier soupir. N’est-ce pas un sacerdoce qui mérite ovations sincères ?
Jérémie-Gustave Nzamba