Désormais dans les mains du président de la République Ali Bongo Ondimba, le rapport comprenant les arguments opposant les deux pays frontaliers, le Gabon et la Guinée-Équatoriale sur le statut de l’île Mbanié.
Cette partie de terre que l’on dit riche en pétrole et en ressources halieutiques divise les deux États d’Afrique centrale qui s’en disputent la paternité depuis plusieurs années. L’affaire portée devant la Cour internationale de justice tarde à délivrer son verdict. D’où l’impatience des uns et des autres. Le Gabon qui semble avoir regroupé tous les éléments de sa défense grâce à la collaboration de spécialistes du droit, d’officiers généraux et supérieurs, de hauts fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur et autres au fait du dossier que vient de conduire au cabinet du chef de l’État, le Premier ministre Rose-Christiane Ossouka Raponda. Avec à sa tête le président de la Cour constitutionnelle Marie-Madeleine Mborantsouo, cette délégation d’experts est venue transmettre au président de la République, le rapport circonstancié du dossier opposant le Gabon et la Guinée-Équatoriale. Passage obligé si l’on tient compte du fait qu’en tant que première institution de la République, le chef de l’État est le garant de l’intégrité territoriale.
Certes, il n’est nullement dans son esprit de développer avec le pays frère un sentiment belliciste, ce qui serait aux antipodes des usages requis en matière de droit international, le dossier étant pendant à la Haye, mais il lui incombe de rassurer ses compatriotes qu’il veille et veillera toujours à la sauvegarde de leurs intérêts et ceux du Gabon. Ali Bongo Ondimba a également eu droit à un exposé sur la procédure juridictionnelle devant être soumise auprès de la Cour internationale de Justice devant trancher le litige entre les deux États frontaliers. Rappelons que c’est le 4 juin 1970 à l’initiative du Gabon que se sont ouvertes des discussions sur le tracé frontalier et la paternité de l’île Mbanié, des discussions poursuivies jusqu’en 1972 à Bata et Libreville sans que le bout du tunnel n’ait été perceptible. Dommage car plusieurs incidents ont déjà été observés sur l’île encore querellée sans que de véritables solutions n’aient été trouvées. Ce qui prouve à suffisance la sensibilité de la zone de conflit. Même les différentes médiations internationales dans les années 70 n’y ont rien pu faire.
Jérémie-Gustave Nzamba