Placée sous le thème: « Le pouvoir des musées », la journée mondiale des masques, parce qu’il y en a plusieurs à travers le continent africain, peut être qualifiée de journée de retour aux sources et d’immortalisation des valeurs fondamentales auxquelles devraient nécessairement recourir les Africains pour être en harmonie avec eux- mêmes.
En effet, le masque africain, au- delà de ce qu’il représente physiquement, est une symbolique de l’irréel, c’est- à- dire de la cosmogonie africaine en tant qu’ensemble d’us et coutumes, de valeurs léguées par d’illustres prédécesseurs que l’histoire dite moderne a enfoui dans ses décombres. Un masque, qu’est- ce à dire pour l’Africain de ces dernières époques ? Pas grand chose et pourtant si, s’il savait que ce legs millénaire que l’on retrouve essentiellement dans les villages, est étroitement lié à l’art dans son acception pluridimensionnelle et aux pratiques rituelles propres à l’Afrique. Ce qui signifie qu’ils ne supportent aucun synchrétisme qui les diluerait dans l’entendement et la praxis africains. Ce d’autant plus que le masque ici protège contre les esprits maléfiques en même temps qu’il joue un rôle d’intermédiaire entre les dieux, nous sommes en société animiste et multithéïste du moins dans sa phase initiale, et les hommes. On en déduit alors que le masque protège contre l’existence d’un monde parallèle animé par l’esprit du mal et dont l’objectif est à tout prix de faire le mal. L’usage fréquent du masque dans les rites initiatiques s’explique par le fait qu’il vous conduit accéder à l’au- delà avec ceci de particulier qu’ils se distinguent entre eux. À l’opposé des masques africains vieux et puissants, se trouvent ceux appelés masques africains jeunes, moins puissants. Tout inventaire fait, comment ne pas comprendre l’initiative ayant conduit à l’instauration de cette journée de réminiscence et de perpétuation des valeurs culturelles africaines ?
Jérémie- Gustave Nzamba