Comme tous les 21 juin depuis 1982 lors de son lancement par le gouvernement français, la journée de la musique a été, à la même date comme il est de tradition, célébrée cette année avec un accent mis chez nous sur le statut de l’artiste-musicien.
Il est d’entrée intéressant de rappeler que la musique est un art, une activité culturelle consistant à combiner sons et silence au cours du temps. Son intérêt social se trouverait dans le fait qu’elle informe, distrait, accompagne dans les labeurs intellectuels et physiques, ravive des souvenirs les rendant parfois impérissables, instruit sur la culture de la société à laquelle nous appartenons, interpelle, vous fait aimer autrui, mais permet aussi à l’artiste d’être respecté par bon nombre de ses contemporains qui consentent à lui accorder un statut particulier comme on le voit un peu partout sur le globe. Il n’est qu’à rappeler quelques célébrités dont Bob Marley, Fela Anikulapo Kuti ou encore Johnny Hallyday, pour comprendre de quoi nous parlons.
C’est ici l’occasion d’évoquer la sempiternelle question de la vie de l’artiste, à commencer par ses conditions de travail et de production pour enfin déboucher sur les retombées de son travail. Être artiste-musicien chez nous suppose qu’on attend comme partout ailleurs de vivre un jour de son art, or cela ne peut être envisagé que dans le cas où ce travail indépendant est codifié et encadré par des textes au nombre desquels ceux qui font clairement mention du statut et du traitement. Bien-entendu qu’il appartient à l’État de garantir ces dispositions au musicien à la disposition duquel il devra mettre des espaces pour qu’il se produise et engrange, si possible, quelques bénéfices. Bien plus, les autorités gouvernementales doivent mettre en place une législation viable concernant les droits d’auteurs, un sujet resté jusqu’ici en suspens et qui ne saurait apparemment être réglé par le Bureau gabonais des droits d’auteur (BUGADA).
Un air d’histoire pour clore notre propos, la journée du 21 juin a été choisie en 1982 par le gouvernement français comme celle à laquelle l’on doit célébrer la musique, parce qu’elle coïncide avec le solstice d’été (saison sèche chez nous), et représente un des jours les plus longs de l’année ou la nuit la plus courte pour ceux qui festoient jusqu’à l’aube. Le gouvernement français entendait par là, faire descendre dans la rue tous les citoyens jouant d’un instrument de musique.
Jérémie-Gustave Nzamba