Mercredi 22 juin 2022, le président de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsouo, a reçu une délégation de l’opposition conduite par Me Louis-Gaston Mayila.
Il était question pour ladite délégation de venir auprès de la gardienne de la Constitution doublée d’une mission sensible, celle de vider le contentieux électoral, solliciter d’elle qu’elle serve de courroie de transmission et aille auprès des autorités et institutions chargées des opérations électorales, faire entendre sa voix consistant en une refonte des procédures électorales que l’opposition qualifie, à tort ou à raison, souvent de biaisées. Pour éviter de revivre les évènements connus à l’issue des scrutins, surtout présidentiels depuis l’instauration du multipartisme et de la démocratie en 1990, cette frange de l’opposition croit avoir des arguments dont l’essentiel a été transmis au président de la Cour constitutionnelle qui, elle, a rappelé les missions de l’institution qu’elle dirige, après avoir sagement suivi ses hôtes.
Revêtant la veste de pédagogue, Marie-Madeleine Mborantsouo s’est une énième fois investie dans un devoir d’explication au cours duquel, la répétition n’est pas inutile, surtout lorsqu’on s’adresse à des sujets avertis, elle a rappelé que la Cour qui est « à tort » accusée de toujours faire la part belle au camp au pouvoir lors des élections présidentielles, intervient en aval de toutes les opérations électorales bien après le Centre gabonais des élections (CGE) à qui il incombe de veiller à la compilation et à la déclaration des résultats provisoires, la Cour constitutionnelle n’intervenant que pour vider le contentieux en cas de recours comme il y en a toujours eu depuis les années 90.
Gageons que les deux parties se sont comprises sur ce point et qu’il reste maintenant, ce qu’attendent Me Mayila et ses amis, que les autorités gabonaises acceptent le principe de s’asseoir, il est encore temps, autour d’une table avec l’opposition pour dénouer ce que cette dernière considère comme une véritable énigme.
Jérémie-Gustave Nzamba