L’ancien membre du gouvernement sous Omar Bongo Ondimba, opposant devenu en 2016 en démissionnant du Parti démocratique gabonais (PDG), Charles Mba, qui revient à la maison après avoir, six ans durant, opté pour l’exil en France et qui de surcroît, est tout de suite reçu en audience par le président de la République Ali Bongo Ondimba. Qui l’aurait cru ?
La politique a assurément, à l’image d’un iceberg, une face visible, pas forcément la plus importante, et une invisible qui pourrait cacher l’essentiel de sa structure. Comment ne pas tenir pareil propos lorsqu’on se souvient encore comme d’hier que l’ancien ministre délégué aux Finances fait partie de ces personnalités en rupture visible de banc avec le parti au pouvoir et son Distingué Camarade Président (DCP) qui l’incarne, ont à distance, y compris sur des médias occidentaux, pourfendu de la manière la plus virulente qui soit, la gouvernance d’Ali Bongo Ondimba. Même si l’on veut croire qu’il est désormais déterminé à composer avec le chef de l’État dans le sens de la traduction dans les faits du Plan d’Accélération de la Transformation (PAT), il reste qu’il est difficile à l’opinion de tenter de donner explication à son geste, sauf simplement le situer dans la même logique que d’autres bien avant lui. Non loin de nous, celui, oh combien surprenant, du dernier Premier ministre d’Omar Bongo Ondimba, Jean Eyeghe Ndong, aujourd’hui Haut- Commissaire de la République, entendez très proche collaborateur du président de la République. Ç’aurait été dans le passé, on aurait sans doute soupçonné la France d’être dans le coup, surtout que Charles Mba y vient de séjourner pendant plusieurs lunes. Certes, beaucoup d’esprits pourraient y faire allusion chacun avec ce qui le caractérise, ce qui ne traduit pas forcément le fond de la pensée de l’homme politique, lui- même, qui a, à haute et intelligible voix et solennellement, déclaré en substance qu’il a saisi la main tendue du chef de l’État parce qu’il incarne la première institution de la République que tous ceux qui ambitionnent de la servir loyalement ne peuvent pas occulter sauf se faire harakiri, politiquement s’entend. « Logique », quand tu nous tiens !Comment en effet comprendre, même si cela peut paraître désormais banal sous nos cieux de vivre cette forme de transhumance apparemment contre nature aujourd’hui qu’un membre, de surcroît influent, de l’opposition dite radicale au vu des luttes de « façade » parfois et de l’esprit insufflé par les pères fondateurs de l’Union nationale (UN) se soit mué, sans transition en « Pédégiste », non pas qu’il le soit fondamentalement devenu, mais plutôt au nom du principe devenu familier du « dis- moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es ». Car dans quel tiroir finira- t- on par ranger son mouvement « Pour le Gabon » que l’on soupçonnait hier encore de figurer dans ceux faisant partie de l’antithèse, la thèse représentée bien- entendu dans le cas d’espèce par le PDG ? Mais, prenant Charles Mba au mot, il est cependant loisible d’avancer que l’on comprend aisément son discours qui ne souffre d’aucune ambiguïté surtout lorsqu’il affirme qu’il a accepté (enfin) la main tendue d’Ali Bongo Ondimba pour se mettre au service du développement du Gabon et travailler aux côtés du président de la République à l’implémentation du Plan d’Accélération de la Transformation (PAT).
Jérémie- Gustave Nzamba