« Rien de grand dans le monde ne s’est jamais accompli sans passion ». Cette affirmation du philosophe Hegel nous renvoie à une profonde méditation au sujet des objectifs et des convictions animant la plupart des partis politiques sous nos cieux, à l’instar de l’Union nationale (UN). Nous tentons de décrypter notre discours…
S’il était vrai que ce fut la passion qui guidât André Mba Obame et Zacharie Myboto à convenir de taire leurs divergences, faisant fi des égos et rancoeurs cultivées alors qu’ils servaient tous le Parti démocratique gabonais (PDG), pour ensemble oser presser l’alternance au sommet de l’État, nous n’en serions absolument pas là à vivre le triste spectacle que nous offre depuis plusieurs lunes ce parti politique dit d’opposition qui nous laisse croire que le vers est dans le fruit et que l’hypocrisie a bel et bien présidé à l’élection de Paulette Missambo à la présidence de cette chapelle politique. L’élection, croyons- nous savoir, fut démocratique, du moins si l’on tient compte de l’atmosphère ayant prévalu avant, pendant et après le scrutin. Mais, diantre, d’où vient- il que son adversaire Gondjout ait trouvé par la suite à redire, allant jusqu’à, contre toute attente, créer une Union nationale initiale (UNI) au vu et au su de tous les hiérarques du parti dont Zacharie Myboto ? Cela laisse penser que ces manœuvres traduisent un plan mûri de longue date qui n’attendait pour être exécuté que la disparition de quelques caciques, Mba Obame et Oyé Mba pour ne citer que ces deux noms révélateurs pour qui a suivi attentivement le cheminement de la formation politique. Loin de croire à une tentative de revirement stratégique pour s’offrir en 2023 le palais du bord de mer, nous émettons le doute de voir l’Union nationale initiale qui par son acte émiette le socle de partisans, militants et autres sympathisants, rassembler et aller à la future présidentielle, si cela relève en réalité de ses objectifs, avec les faveurs des pronostics. Ils sont en effet nombreux, les Gabonais, qui ne manquent pas de crier au « népotisme » propre à ralentir toute dynamique, si dynamique il y a. D’autres encore se demandent s’il n’est pas question d’un retour aux vieilles méthodes ayant fait florès par le passé, méthodes consistant à rechercher plus de visibilité que d’autres, y compris au sein de la même chapelle pour, une fois l’opportunité offerte, compter engranger quelques bénéfices tant on sait le chemin conduisant à la cime de l’État escarpé. Le moins que l’on puisse dire en l’état actuel de la configuration politique nationale, c’est que la démarche des « sécessionnistes » de l’Union nationale cache bien de sous- entendus qui sont à explorer dans la trajectoire historique de ses maîtres à penser, essentiellement issus du monolithisme idéologique hérité du monopartisme qui n’est pas forcément à nos yeux mauvaise chose, mais qui pèche cependant sur le fait qu’il développe chez bon nombre un comportement nombriliste qui laisse très peu de place à la contradiction, à la rivalité, même logique, à l’éclosion du grand nombre, bref à l’évolution si l’on s’en tient à ce mot de Mao Tsé Toung: « Que cent fleurs s’épanouissent et que cent écoles rivalisent ».
Jérémie- Gustave Nzamba