Nombreux sont les analystes auxquels nous donnons raison lorsqu’ils avancent que l’instinct politique est surtout guidé au Gabon par des questions beaucoup plus d’humeur que d’objectivité. Le récent ralliement à Bitam du parti Démocratie Nouvelle (DN) au Parti Démocratique Gabonais (PDG) pourrait en être l’une des démonstrations.
En effet, tout Gabonais se souvient comme d’hier de l’aventure de René Ndemezo Obiang aux côtés de Jean Ping en 2016. Qu’était- il allé faire dans le camp de l’adversaire le plus farouche d’Ali Bongo Ondimba lors de la présidentielle organisée cette année- là ? La question que se posent bon nombre de gens parmi lesquels ceux qui y ont vu une manœuvre couvrant une insatisfaction à peine voilée de cet ancien collaborateur d’Omar Bongo Ondimba dont beaucoup s’accordent à dire qu’il tenait à lutter contre une mort politique certaine. Lui aussi faisait partie des caciques qui n’avaient plus apparemment voie au chapitre et qui supportaient très mal une mise au rébus. Et d’aucuns d’alors ainsi expliquer ses « gesticulations » qualifiées de calculatrices puisque fondées, selon eux, sur une logique plutôt vitale et non, comme l’affirment ceux qui s’opposent au pouvoir, sur la quête du bien- être des Gabonais et du développement du pays. Venue confirmer cette version, le propos tenu toujours dans son fief de Bitam pour justifier sa décision de quitter l’opposition dite radicale conduite par le ressortissant d’Omboué, par Ndemezo Obiang qui affirmait se battre pour ne pas mourir malheureux. Serait- ce fondamentalement la réalité l’ayant conduit à, après l’avoir annoncé il y a de cela cinq mois, renouer les fils du dialogue avec le PDG ou la détermination de ce dernier de vouloir contribuer à l’amélioration des conditions de vie des Gabonais ? Dans tous les cas, la transhumance politique au Gabon est un fait tellement récurrent qu’en parler est même assimilé à enfoncer une porte grandement ouverte. Il ne reste plus qu’à voir les retombées de ce nouveau positionnement de Démocratie Nouvelle qui pourrait, aux dires de certains, y laisser quelques plumes, des scissions étant plus que probables.
Jérémie- Gustave Nzamba