Parmi les actes posés par le président Ali Bongo Ondimba en faveur des apprenants et de leurs familles en ce début d’année scolaire, il y a évidemment celui consistant en la gratuité du transport scolaire. Intéressant donc lorsqu’il lui est remonté l’accueil réservé à cette décision par les populations.
Satisfaites, elles le sont simplement parce que pour beaucoup d’entre elles, elle vient alléger considérablement les charges y afférentes, certaines familles comptant de nombreux enfants à scolariser et étant de ce fait souvent soumises à d’énormes dépenses rien que pour assurer la locomotion de leur progéniture. Il va sans dire qu’il est cependant du devoir de l’État qui renfloue ses caisses y compris au moyen des taxes et impôts prélevés sur le contribuable de remplir ses missions régaliennes, même s’il n’est pas obligatoire de rendre gratuit le transport scolaire. Chez certains Gabonais, cette question de gratuité annoncée lors d’un discours à la nation à l’orée d’une élection capitale peut cacher ou masquer une corruption déguisée, ce qui n’est pas forcément vrai même si l’argument peut être pris en compte par bon nombre. Ainsi va la démocratie qui se nourrit, comme dans le cas du Gabon, du libre propos, pourvu qu’il ne travestisse pas les règles de paix et de quiétude sociale si chères aux autorités. Dans la population ne se trouvent pas que ceux que l’on nomme par l’expression « Gabonais lambda », il y en a qui font partie de l’intelligentsia qui, eux- aussi, se trouvent, parce que citoyens comme les autres, comme obligés de donner un avis, fut- il scientifique. Ce sont eux qui expliquent qu’il faut aux autorités politiques tenir compte de la nature de deux données essentielles lorsqu’on évoque les transports urbains. Il s’agit 1- de la donnée sociale et 2- de la donnée territoriale. Si, au vu de la situation sociale de la majeure partie des familles gabonaises, la gratuité du transport scolaire soulage surtout les maigres bourses, il y a que l’État doit faire des efforts d’urbanisation des villes, les dotant d’un réseau routier fiable permettant non seulement à tous les engins roulants d’y avoir accès, mais aussi aux habitants d’aller et venir en toute quiétude et à moindre coût. Pour ne pas que dans une même ville, certains aient le sentiment d’être privilégiés et d’autres exclus. Ces spécialistes qui résident loin des centres urbains pour la plupart, n’hésitent pas à avancer, partant d’un constat fort simple, que le phénomène de quartiers champignons ne vient pas faciliter les choses, d’où leur interpellation en direction des gouvernants pour qu’ils travaillent à viabiliser les espaces pour faciliter les tracés et l’introduction des infrastructures de base au nombre desquelles celles liées au transport, notre centre d’intérêt aujourd’hui
Jérémie- Gustave Nzamba