Au Gabon, les droits de l’enfant sont inaliénables. Mais, il semble selon de nombreux observateurs, que les droits de ce dernier ne sont pas respectés par endroit en ce qui concerne la consommation de l’eau salubre, de l’hygiène et son assainissement.
Pourquoi parle-t-on des droits de l’enfant ? Dans quel contexte les droits d’un enfant doivent être respectés ? L’enfant doit-il bénéficier de ses droits ? Bref, ce sont là autant de questions que posent de nombreux d’individus. En clair, ces questions valent leur pesant d’or. Et ce, d’autant plus que dans la plupart des pays en développement tel que le Gabon, des enfants ne bénéficient quasiment pas leurs droits dans les domaines tels que l’eau, l’hygiène et l’assainissement. Du coup, son environnement n’est toujours pas propice à son épanouissement et à son développement.
Ainsi, en s’arrimant au nouveau code de protection de l’environnement en République gabonaise, les différents gouvernements qui se sont succédés à la tête de l’Etat , à tort ou à raison ont mis un accent sur les droits de l’enfant autour de ces tous ces facteurs ci-dessus cités.
Par conséquent, au Gabon, l’Institut national de l’hygiène publique et d’assainissement (INHPA) qui est sous tutelle du ministère de la Santé et des Affaires sociales obéit cette politique dans le seul but d’améliorer le cadre de vie de l’enfant gabonais. Et ce, malgré des difficultés par endroit.
L’eau, facteur de développement de l’enfant

Pour monsieur Marc Ndong Obiang, chef de service de l’eau à l’INHPA, «le droit à l’eau permet aussi de concrétiser le droit à la santé et à l’éducation de l’enfant. Sur ce, l’eau permet de préserver la santé et d’assurer le développement des enfants. En d’autres termes, l’eau participe le processus de développement de l’enfant» Dans cette optique et d’après le chef de service de l’eau l’INHAP, moins de 40% des enfants au Gabon ont droit à l’eau. En revanche, un expert du point focal de L’UNICEF (Nations unies pour la protection de l’enfance) à l’hôpital spécialisé de Nkembo affirme que «dans le monde, plus de 885 enfants sont obligés de boire de l’eau non potable et plus de 2,5 milliards, soit près de 42% de la population mondiale d’assainissement approprié».
Comment le précieux liquide affecte-t-il les enfants ?
A cette question, une étude, à en croire monsieur Kassa Mvou, ingénieur en santé et environnement , a été menée dans ce sens à l’INHAP de Libreville. Cet expert qui travaille à l’Institut en question nous a fait savoir que «le manque d’eau salubre et d’assainissement appropriés a d’autres répercussions néfastes sur les enfants telles que les maladies endémiques à savoir : la diarrhée, le choléra et le paludisme». Au Gabon, tout comme bien d’autres pays en développement, plus de la moitié des écoles primaires, secondaires, voire supérieures n’ont pas d’installations pour l’eau potable et la plupart n’a pas d’infrastructures d’assainissement approprié, a ajouté la même source. Madame Adeline Avome, enseignante à l’école privée protestante d’Akebe-Bellevue 2 renchérit cette assertion en mentionnant que «la présence d’eau salubre et d’assainissement adéquats dans les établissements d’enseignement participe significativement à la concrétisation significative du droit à l’éducation […] Les enfants qui boivent de l’eau insalubre et qui utilisent des installations sanitaires sales et cassées ont des risques très élevés de tomber malades et par conséquent, d’abandonner leurs études». Et d’ajouter que : «l’absence d’eau salubre et d’assainissements appropriés entraîne des répercussions néfastes aux enfants sur le plan sanitaire».
Si l’on parlait des avantages de l’eau potable pour les enfants ?
Selon monsieur Lambert Zeng Biyogo, ingénieur en eau à la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG), » l’accès à l’eau potable pour pourrait diminuer de 90% le nombre de décès d’enfants ».
L’obligation d’assainir notre Environnement

Dans cette logique, madame Marie Louise Andeme Obiang, Cheffe de quartier Nkembo 1 affirme « qu’un système d’assainissement insuffisant entraîne non seulement la propagation de maladies et d’infections, mais enlève également aux populations de leur dignité humaine. L’absence de simples toilettes à l’intérieur des quartiers oblige les enfants à faire leurs besoins à l’air libre. Les exposant à la saleté d’un environnement déjà souillé par des urines et les selles de milliers de personnes. »
Une hygiène de qualité s’impose
S’agissant de l’hygiène publique, monsieur Koumba Bouassa, expert en QHSE( qualité, hygiène sécurité et environnement) quant à lui nous a fait savoir que » grâce à une meilleure hygiène, les enfants auront moins de risques de tomber malades. Les filles pourront bien apprendre ». Ce qui à terme, pourra contribuer à un accroissement du développement social et économique du pays. En dépit de ce qui précède, il convient de noter que l’accès à l’eau potable, l’assainissement de base adéquat et l’hygiène demeurent les droits fondamentaux à un enfant.
Juslin Engongha