A Mouila, capitale provinciale de la Ngounié, le Chef de l’État Ali Bongo Ondimba a touché du doigt un Gabon qui s’industrialise.
En déplacement dans la Ngounié pour deux jours, le président gabonais a visité mercredi 2 novembre dernier deux usines à Mouila, chef-lieu de la province de la Ngounié dont l’une d’huile de palme et l’autre de transformation de bois. Elles sont emblématiques de la volonté des autorités d’accroître la part de l’industrie dans le pays. « Employant (à elles deux) plusieurs centaines de Gabonais, elles sont emblématiques de notre politique d’industrialisation », a indiqué Ali Bongo Ondimba sur les réseaux sociaux. « Industrialiser notre pays, c’est créer localement plus de valeur ajoutée et plus d’emplois qualifiés », a fait observer le numéro un gabonais.
Située dans la plantation Bilala qui compte 90 850 hectares de terre, dont 39 000 plantés de palmiers à l’huile, et employant 150 personnes, dont 90 % de Gabonais, l’usine d’huile de palme de Mouila, opérée par Olam, a été inaugurée en septembre 2021. Elle permet de traiter 90 tonnes de régimes de palme par heure et de produire 138 700 tonnes d’huile de palme brute par an. Certifiée RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil), l’huile produite est destinée au marché domestique mais aussi à être exportée à l’international. L’usine d’huile de palme de Mouila est la troisième de ce type au Gabon après celles de Mboukou et de Lambaréné inaugurées respectivement en avril 2017 et en juin 2000.
L’unité de transformation de bois de Mouila s’étend, elle, sur 13 hectares. Elle comprend une scierie et une usine de placage de 5 hectares. Elle est opérée par Woodbois Ltd, le premier producteur de feuillus africains durables, cotée à la section AIM de la bourse de Londres. Comme l’a indiqué le président Ali Bongo Ondimba dans ses messages sur les réseaux sociaux, ces deux projets sont nés de la volonté des autorités gabonaises d’accroitre la part d’une certaine forme d’industrie dans le pays. « Ce segment industriel est crucial car le deuxième secteur comme on l’appelle permet d’augmenter la valeur ajoutée produite localement, en transformant la matière première là où autrefois elle était exportée de façon brute», explique un économiste gabonais qui fait remarquer que « l’industrie au Gabon se transforme. Alors qu’elle était autrefois dominée par le secteur extractif, singulièrement le pétrole, elle connaît aujourd’hui une montée en gamme à travers la montée en puissance de l’industrie de transformation. Or celle-ci, plus que d’autres, est fortement créatrice de valeur ajoutée et d’emplois qualifiés ». Selon les derniers chiffres de la Banque mondiale, la part de l’industrie dans le PIB gabonais était en 2021 de l’ordre de 47,1 %.
Juslin Engongha