Celui qui s’est éteint mardi dernier à l’âge de 72 ans et que tous appelaient « Maboudja », Do-Marcolino César laisse un lourd héritage dans la grande famille footballistique gabonaise et africaine des années post- indépendances.
Cette « légende » du Football gabonais que la Fédération gabonaise de Football (FEGAFOOT) a, par son président Pierre-Alain Mounguengui, célébré juste après avoir appris la nouvelle de sa mort, est l’un des sportifs gabonais qui aura marqué d’une empreinte indélébile son passage sur l’aire de jeu. Notamment au mythique stade révérend père Lefebvre et tous les stades d’Afrique où il se distinguait par sa précision et son efficacité dans le jeu des coups de pied arrêtés. Du Réal au FC 105 en passant par Aigle Royal, César Do-Marcolino, si nos souvenirs sont bons, n’avait jamais raté un pénalty, toutes ses frappes qui mettaient en difficulté le portier étant millimétrées et passant au ras de l’un des poteaux.
Ce milieu de terrain virevoltant qui aurait bien pu faire une carrière professionnelle comme les Ossey Mondey, Paul Manon et autres Rabaguino, n’eût été ses lourdes tâches au Trésor public et son attachement à son terroir, était un fin psychologue prompt à déstabiliser l’attention et le moral de l’adversaire parfois en jetant sur la pelouse un œuf de poule, geste qui visiblement effrayait ledit adversaire et faisait croire au jet d’un mauvais sort. N’est-ce pas pour ces raisons qu’on lui avait attribué, plutôt affectueusement, le surnom de « Maboudja » qui lui allait bien et collait, comme qui dirait, à sa peau ?
Avec sa disparition sonne une nouvelle ère puisqu’elle consacre le départ d’une personnalité sportive qui avait encore beaucoup à donner à une jeunesse qui a cruellement besoin de repères. Peut- être que ces fils dont Fabrice Do-Marcolino qui ont vraisemblablement bu à sa source, seront en mesure de perpétuer son legs avec à leurs côtés Antoine Do-Marcolino, frère cadet de César, qui, lui aussi, fût un excellent footballeur. César Do-Marcolino n’aura pas vécu pour rien. Que Dieu l’accueille paisiblement dans son Royaume. Quant à nous, nous nous souviendrons toujours de lui.
Jérémie-Gustave Nzamba