Les mesures que prend le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) que dirigé le général Brice Clotaire Oligui Nguema qui a, avec toutes les Forces de Défense et de Sécurité, renversé le régime d’ABO le 30 août dernier, font dire que l’heure de la rupture avec les anciennes mauvaises pratiques a sonné.
Sinon, comment expliquer que les plus hautes autorités, elles- mêmes, se voient imposer, ce qui était inimaginable dans la République des copains- coquins, un train de vie austère ? Oui, austère si l’on tient compte du fait que l’ancien président de la République, les ministres, les parlementaires et autres hauts responsables d’institutions et d’administrations publiques considéraient leur élection ou nomination comme un tremplin conduisant à l’enrichissement, fût- il comme dans de nombreux cas illicite. Ils vont désormais serrer la ceinture, ce qui ne manquera pas de provoquer des grincements de dents. Peu importe, le train Oligui Nguema a quitté la gare, autant dire que plus rien ne l’arrêtera. Lui- même a tenu à appliquer le dicton « l’exemple vient d’en- haut » en décrétant la renonciation à son salaire de président de la République. Quand l’on nous annonce que celui d’ABO était de 270 millions/ mensuel, il y a de quoi rapidement prendre sa calculette pour voir qu’est- ce que cela aura comme incidence sur le Porte- feuille public. Cela s’appelle réaliser des économies non ? Assainir les Finances publiques, voici l’un des gros chantiers du chef de l’État gabonais qui a, dans la foulée, décidé de dissoudre le budgétivore Haut- Commissariat de la République visiblement créé par le président déchu, beaucoup plus pour contenter certaines personnalités que pour leur faire jouer un rôle concret en dépit d’une feuille de route théoriquement alléchante. Après tout, l’emphase était une mode en ces temps- là. Brice Clotaire Oligui Nguema a également réduit de manière drastique la Médiateur de la République qui est passée, elle, de…à seulement 2 membres. Qui l’aurait cru ? Qui aurait cru que les indemnités des députés et sénateurs allaient être réduites, que les fonds politiques et les primes de transport du 17 août allaient être supprimées, que les indemnités de session des parlementaires allaient être réduites de moitié, que les deux chambres du Parlement allaient se voir imposer l’élaboration d’un règlement financier fixant leurs ressources et leur emploi durant la période de la Transition ?Le moins que l’on puisse dire c’est que il y a une réelle volonté de changer de paradigmes et de faire faire des économies à l’État dans le but avoué de presser le développement du Gabon et d’améliorer les conditions de vie des populations longtemps sevrées des bénéfices de la prospérité qu’ABO et ses protégés, suivez mon regard, déclaraient et pourtant en partage. Quel leurre ! Désormais, l’on peut en tout espoir fredonner la Concorde et répéter en cœur « Une Aurore se lève ».
Jérémy NZAMBA