Le Gabon souffre d’une absence criarde d’entretien routier tant dans toutes les voiries urbaines qu’en zone rurale. Occasionnant ainsi son sous-développement socioéconomique.
La route, l’on ne sera jamais de le dire, est l’un des facteurs du développement socioéconomique d’un pays. Le Gabon accuse un grand retard non seulement dans la construction d’un réseau routier fiable, sécurisé et durable. Mais aussi, une absence criarde d’entretien des voies secondaires. Et ce depuis plus de 10 ans de la gouvernance du pouvoir déchu du président Ali Bongo Ondimba. Une situation très difficile et embarrassante tant pour les usagers que des opérateurs économiques. Occasionnant ainsi un manque à gagner à l’État. Pis, un sous-développement accru. Voire l’exode rurale. Autant de conséquences pour un pays producteur du pétrole et bien d’autres richesses du sol et du sous-sol. Pire, depuis l’arrivée des fortes pluies, cette équation est devenue de plus en plus difficile à résoudre. En jetant un regard critique dans quelques régions du pays, le constat devient accablant. D’abord dans la zone centre du pays, notamment l’axe Biffoun-Ndjole plus 80 km devient un calvaire pour les usagers des provinces du Moyen-Ogooue-Ogooue-Ivindo-Haut-Ogooue-Lolo et la province du Woleu-Ntem. Puis au Nord-est, les villes d’Ovan et Makokou sont coupées du reste de la province de l’Ogooué-Ivindo à cause d’une buse qui a récemment cédé sur un fleuve qui sépare les deux localités. Enfin, dans la province de l’Estuaire, le même scénario s’est produit sur l’axe Libreville-Ntoum où les automobilistes et passagers ont broyé du charbon. Pour cause : une buse a cédé sur une rivière aux environs d’Okolassi, une bourgade du 3e arrondissement de Ntoum après une forte pluie qui s’est abattue dans la nuit de vendredi 24 novembre 2023.
Aucun véhicule ou usager n’a pu traverser les deux zones le lendemain de samedi 25 novembre en cours. Paralysant ainsi la circulation sur la seule et principale voie d’entrée et sortie de Libreville à l’intérieur du pays. Cette triste situation n’a pas laissé indifférents le premier ministre Raymond Ndong Sima et les ministres sectoriels concernés. Ces derniers ont après l’annonce de ce désastre, effectué une descente sur les lieux constater les travaux d’aménagement de ce tronçon qui sont abandonnés par l’entreprise adjudicataire. Sur ce désagrément, le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema n’a manqué de taper du poing sur la table réunissant aussitôt le gouvernement et les responsables des entreprises en charge des chantiers de la Transgabonaise et de la voie de contournement de l’aéroport Léon Mba de Libreville. Des échanges fâcheux entre le Chef de l’État et ses hôtes au cours de cette rencontre au Palais présidentiel qui ont essentiellement porté sur la livraison de tous ces chantiers routiers au plus tard au mois d’avril 2024. Bref, le président de la transition a du pain sur la table. Car l’ensemble du pays souffre de l’inexistence des routes. Il faut le dire, les Gabonais empruntent des pistes d’éléphants pour joindre d’une localité à une autre. Une vraie désolation !
Juslin Engongha