Des adresses au peuple, on en a écoutées depuis 2009 pour coller au temps, sauf qu’elles se sont toujours, de l’avis du plus grand nombre, avérées démagogiques. Et voici qu’une s’appuyant sur l’Hymne national, « La Concorde », et des pensées d’illustres politiciens dont Omar Bongo Ondimba et Jerry Rawlings, ainsi que celles d’hommes d’église comme le Sud- Africain Desmond Tutu, vient réconcilier un peuple avec sa Patrie : celle prononcée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), lundi 4 septembre 2023 lors de sa prestation de serment au palais de la Présidence de la République.
Moment historique qui restera à jamais gravé dans les mémoires. Et pour cause, l’évènement en deux phases, in et off, a drainé du monde, toutes obédiences et considérations confondues, à tel point qu’il ne serait pas hasardeux d’avancer que les populations ont non seulement adhéré à l’acte de libération posé par l’armée, mais aussi aux raisons ayant sous-tendu celui-ci, à savoir la préservation de la paix, la restauration des institutions et le maintien de la cohésion sociale, y compris avec tous les Africains vivant au Gabon.
L’on retiendra plusieurs aspects révélateurs d’une volonté affichée de changer de paradigmes traduite par la présence de toutes les forces vives de la nation dans lesquelles on a retrouvé les dignitaires de l’ancien régime et non des moindres parmi lesquels le Vice-président de la République et le Premier ministre. Le corps diplomatique y a pris également part aux côtés des confessions religieuses et autres responsables politiques sans distinction et couches sociales colorées qui ont tenu à venir honnêtement remercier l’armée gabonaise d’avoir apaisé leurs inquiétudes entretenues surtout depuis l’arrivée au pouvoir en 2009 d’Ali Bongo Ondimba eu égard au fait que depuis cette année-là aucune élection ne s’est déroulée sans effusion de sang. D’où tout le sens marqué par le soutien populaire massif aux militaires donné à cette cérémonie d’investiture où l’on est venu, au-delà de voir, suivre attentivement le discours du président de la Transition et pourquoi pas se faire une idée de l’engouement autour de l’idée d’une renaissance de l’État visiblement déliquescent.
Intense moment d’émotion quand le peuple a entendu le général Oligui Nguema citer de grands lutteurs tombés les armes à la main : Pierre-Louis Agondjo Okawe, André Mba Obame, Pierre Mamboundou, Martine Oulabou et bien d’autres, mais aussi parce que le spectacle offert sur l’esplanade de la mosquée Hassan Ii était de taille avec certes cette magnifique parade militaire, mais aussi ces manifestations culturelles des peuples autochtones qui ont apporté un cachet particulier à l’évènement puisque rappelant à tous leurs origines et édifiant au passage sur leur spiritualité basée sur la croyance, mieux la confiance placée en un être suprême de qui l’on tient le pouvoir. Ne dit-on d’ailleurs pas que tout pouvoir vient de Dieu ?
Autres arguments pesants lors de l’intervention du président de la Transition, l’annonce de la libération des prisonniers d’opinion, de la restitution des bourses aux élèves du secondaire, de la traque de citoyens indélicats, de la surveillance par les forces de défense et de sécurité des différentes activités publiques pour s’assurer de leur réalisation effective entre autres. Comme qui dirait, le train du nouveau Gabon a quitté la gare lundi 4 septembre 2023, reste à voir qui il embarquera à chaque escale !
Jérémie-Gustave Nzamba